Tensions religieuses au travail : les solutions de la Tan

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Avec 1950 salariés, c’est une microsociété, faite de diversité. Après les attentats, de vives tensions ont opposé des collègues. Des ateliers de libre parole ont été créés.

1/ C’est quoi le problème ? Deux vagues d’attentats, à Paris, ont agi comme des séismes dans la société, exacerbant les tensions entre les communautés. Les musulmans se sont retrouvés souvent stigmatisés. La Semitan, qui joue la carte de la diversité, n’a pas été épargnée. Les relations entre collègues s’y sont tendues. Des clans se sont formés. Au point que, fin 2015, quand des conducteurs, homme et femme, ne se saluent plus, on imagine à tort ou à raison que c’est pour des motifs religieux. La situation a été « extrêmement tendue » convient-on à la direction.

2/ Pourquoi la Semitan ?

1 950 salariés, 1 200 conducteurs. Des gens de tous milieux, tous âges. Une miniature de la métropole nantaise. Un groupe humain, avec ses chaos, traversé par ses débats. Mais comment travailler ensemble ? Comment conserver une ambiance convenable dans ces conditions ? C’était l’objet du travail engagé il y a près d’un an. Des ateliers de libre parole ont été créés pour apaiser les tensions. La cocotte-minute a été ouverte. Des sujets de crispation, pas seulement religieux, sont apparus.

3/ Quelles solutions ?

Dans ces ateliers, 145 salariés ont tous passé trois jours à vider leurs sacs. À plancher sur les relations humaines au travail, sous la houlette indispensable d’un cabinet extérieur, pour « contenir » des paroles bien effervescentes. Des solutions émergent. D’abord, l’entreprise compte sur les participants à l’atelier pour apaiser les tensions par capillarité. À son niveau, chacun peut déminer des débuts de tension. La direction envisage aussi de nommer des médiateurs dans les dépôts, éviter de laisser des couvercles sur la « cocotte-minute » des rancœurs et inquiétudes. Elle annonce aussi qu’elle va améliorer la communication interne, en repensant son site intranet, permettant aux salariés de remonter de l’information. Et, à l’occasion, de menus travaux peuvent limiter les risques de tensions. Dans un dépôt, un meuble coupait en deux une salle de prise de poste. Le meuble a été retiré pour éviter que des clans se forment de part et d’autre.

Par Marylise COURAUD et Thomas HENG

Nantes – Modifié le | Publié le

Pour en savoir plus : http://www.ouest-france.fr/

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