1er forum régional islamo-chrétien à St Etienne

Groupe

 

Ce forum a rassemblé 80 participants : musulmans et chrétiens venus de plusieurs départements de la Région (prêtres, imams, éducateurs, conférenciers et responsables associatifs chrétiens et musulmans).

Dans la dynamique de l’Appel des 110 lancé à Lyon le 1er octobre dernier, les participants ont analysé les profonds bouleversements que traversent nos sociétés avec, en particulier, une montée de la violence.

Le Père Bruno-Marie Duffé, prêtre catholique, docteur en philosophie et professeur d’éthique sociale, a souligné qu’entre violence et Parole, une humanité cherche à se dire.

En effet, la violence est peut-être la forme « espérée » ou « désespérée » de la parole dans un monde où méfiance, frustration et non-écoute marquent bien la vie de nos contemporains. Or la diversité et le pluralisme accueillis et respectés peuvent libérer la parole.

Il faut donc œuvrer à faire tomber les peurs et à montrer combien est essentiel un « vivre ensemble » où chacun enrichit l’autre.

« Il est urgent de proposer des chemins porteurs d’utopie et d’espérance »

Pour les membres du Forum, chrétiens et musulmans doivent vivre d’un engagement de plus en plus exigeant.

Le dialogue islamo-chrétien doit être une force de proposition pour déradicaliser les extrémismes de tous bords et favoriser un « vivre ensemble » et une citoyenneté où la dimension spirituelle de l’homme pourra se déployer. Il est donc urgent de proposer avec d’autres des chemins nouveaux aux hommes et aux femmes de notre temps, chemins porteurs d’utopie et d’espérance, de justice et de spiritualité.

A l’issue du Forum, il a été décidé d’organiser quatre Forums régionaux à Marseille, à Rennes, à Saint-Étienne et dans une ville du Grand Paris, le 6 juin 2015.

Intervenants                                    Salle                          MarieDavienne-Kanni-6juin2015

 

1er Forum Régional Islamo-Chrétien à la Maison Saint-Antoine,

27-29 rue de la Visitation à Saint Étienne (Loire).

Le thème retenu et proposé pour ce premier Forum Régional est :

«L’Éducation et la transmission des valeurs» !

Ce thème veut nous aider à creuser les questions de la transmission des valeurs dans nos deux traditions, mais aussi de la liberté de conscience et du respect de l’autre dans un monde pluriel.

En présence du Père Joël Satre, (Délégué diocésain, St-Etienne), Abdelwaheb Bakli (Secrétaire Général Association Action-Espoir, St-Etienne), Aldo Oumouden (Porte-parole de la Mosquée Mohamed VI, St-Etienne), Bruno Marie Duffé (vicaire épiscopal de l’Eglise Catholique à Lyon) et  Abdelhakim Ahonseri (Imam et sociologue à Grenoble), la pasteur Nicole Fabre, Bénédicte du Chaffaut (responsable diocésaine de Grenoble-Vienne) et Marie DAVIENNE – KANNI (membre du groupe diocésain de Grenoble-Vienne pour les relations avec les musulmans),…

L’après midi était réservée au ateliers de réflexion avec 7 groupes, 7 thèmes autour du même sujet : « Quelles difficultés rencontrons-nous dans l’éducation aujourd’hui ? Quelles solutions ou propositions ? »

Intervention de Bruno-Marie Duffé 

L’éducateur est avant tout un témoin, un éclaireur : il prend appui sur son chemin, sur sa foi. Son « autorité » repose sur sa capacité à mesurer ce qui a de la valeur, ce qui a du sens, pour l’avenir de celui/ celle qu’il conduit, et pour la communauté.

On se rappelle de lui, longtemps après, parce que son chemin a de la valeur, parce qu’il nous a parlé.

Aujourd’hui, comment nous adresser aux jeunes ?

Est-ce que nous vivons ce que nous transmettons ?

Transmettre passe par le discours, mais aussi par une manière d’être, de recevoir, d’accueillir.

Les jeunes doivent consentir à ne pas savoir, à ne pas savoir tout de suite, à ne pas savoir trop vite !

Car la transmission requiert une initiation et des étapes : cela s’inscrit dans le temps.

L’autorité passe par celui qui est là, qui est fidèle, pas forcément sur celui qui crie le plus fort : c’est la douce autorité de la transmission.

Les grands défis des monothéismes sont le rapport entre les convictions et les liens communautaires, et la solidarité dans la communauté et les représentations de l’avenir.

Finalement, nous nous accompagnons mutuellement, éducateurs et éduqués, si nous décidons de prendre du temps ensemble !

 

Intervention de Abdelhakim Ahonseri

Chacun d’entre nous est berger et chacun sera responsable de son troupeau.

Posons-nous la question de savoir si à un moment dans notre vie, nous avons une fonction de berger.

Dieu est créateur et il nous confie sa création : l’éducation vient de plus haut que nous !

 

Atelier 1, auquel j’ai participé :  « Essayer de définir ce qu’est l’éducation »

Redonner la fierté aux jeunes d’être croyants – Les amener à s’émerveiller de la création, des hommes, du monde : par des visites dans les musées, concert, promenades dans la nature – donner des responsabilités aux enfants et aux jeunes

Leur enseigner la PAIX

Porter un regard d’Amour sur eux !!!

Le 4e Forum islamo-chrétien « pour proposer des formes nouvelles de vivre-ensemble »

ForumIslamo-ChrétienLyon2013

Le 4e Forum islamo-chrétien se déroulera les 28, 29 et 30 novembre à Lyon. Dans un contexte national et international particulièrement troublé, qui guidera leurs réflexions, les participants débattront pendant trois jours du mieux vivre-ensemble entre chrétiens et musulmans, mais aussi dans la société tout entière. Ils tenteront d’élaborer des solutions, notamment en réfléchissant à de nouvelles formes d’engagement.

 

La 4e édition du Forum islamo-chrétien (FIC) de Lyon se déroulera du vendredi 28 au dimanche 30 novembre dans la ville des Lumières, une place forte du dialogue interreligieux. Mis sur pied par Azzedine Gaci, le recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne, et Vincent Feroldi, délégué épiscopal au diocèse de Lyon, chargé des relations avec les musulmans, le FIC accueillera comme les années précédentes une cinquantaine de participants, à parité entre chrétiens et musulmans.Côté musulman, Anouar Kbibech, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et président du Rassemblement des musulmans de France (RMF), Amar Lasfar, président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), Ahmed Jaballah, doyen de l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Paris, Ahmed Miktar, président des Imams de France, seront entre autres présents. Pour les catholiques, Christophe Roucou, directeur du Service des relations avec l’islam (SRI), Jean-Marc Aveline, évêque auxiliaire de Marseille et spécialiste du dialogue interreligieux, Bruno-Marie Duffé, théologien et fondateur la chaire des droits de l’homme à l’Université catholique de Lyon, ou encore des délégués des différentes régions compteront au nombre des participants. Des protestants seront aussi présents, notamment des personnes en responsabilité sur le dialogue interreligieux.

L’actualité à la base des réflexions à venir

Après une édition 2013 centrée autour de la foi des jeunes, ce 4e Forum islamo-chrétien lyonnais est organisé autour de trois axes : « Liberté de conscience, liberté religieuse et prosélytisme », « La violence et le statut de minorité dans nos sociétés », « Le respect de l’autre différent dans un monde pluriel ».« Le forum de cette année a vraiment été commandé par les événements internationaux et nationaux », explique à Saphirnews Vincent Feroldi, co-organisateur du FIC. Une matinée sera consacrée à l’analyse des événements de l’année 2014, et à « toutes les questions que cela pose ». Aussi bien à propos des « événements en Syrie et en Irak, avec l’Etat islamique, de ce qui s’est passé en Algérie au printemps à Ghardaïa, des tensions au sein même de la communauté musulmane, et des tensions entre les différentes communautés ».La question des jeunes Français qui partent combattre en Syrie ou en Irak a aussi retenu l’attention des organisateurs. « On est très marqué par ces jeunes qui partent au jihad », note Vincent Feroldi.« S’ils partent, c’est qu’ils n’ont pas trouvé en France de quoi donner sens à leur vie. Cela interroge. »

 

Azzedine Gaci avec Kamel Kabtane (à g.) et Khaled Bentounès (dr.).

Azzedine Gaci avec Kamel Kabtane (à g.) et Khaled Bentounès (dr.).

Violences de nos sociétés et liberté religieuse au cœur des débats

« La question de la violence qui monte dans nos sociétés » sera particulièrement débattue. La violence semble être devenue ces dernières années « un mode d’expression beaucoup plus prégnant », fait observer Vincent Feroldi. Chez les jeunes, mais pas seulement, elle s’impose aussi de plus en plus en lieu et place du dialogue social (bonnets rouges en Bretagne, barrage de Sivens…). Il s’agira de s’interroger sur l’origine de cette violence, de se demander pourquoi elle est utilisée par certains pour se faire entendre, et aussi de « s’interroger dans nos propres traditions religieuses », en se demandant notamment s’il y a « une violence inhérente ou pas dans les religions ».Les questions de liberté de conscience et de liberté religieuse seront un autre des grands axes de réflexion au cours de ces trois jours de forum. Avec, « en arrière-plan, la question des conversions, dans les deux sens ». Les couples mixtes, les difficultés et les incompréhensions auxquelles ils doivent faire face seront aussi au menu des discussions. Un sujet sur lesquels les responsables religieux des deux communautés ont de plus en plus de demandes, selon Vincent Feroldi, et qui doit les interpeller.

Réfléchir pour innover

Les contextes national et international particulièrement troublé, à la base des réflexions du 4e FIC, doit amener à s’interroger sur ce que « les religieux peuvent apporter comme éléments de réflexion, d’approfondissement, et surtout de propositions pour construire un monde plus serein et où la paix n’est pas une chimère. » « Il faut porter un autre regard sur le monde et sur l’évolution de la démocratie, de la manière de vivre ensemble », affirme Vincent Feroldi.« La montée de l’extrémisme – que l’on observe dans toutes les communautés, il est hors de question de prendre une communauté en bouc émissaire – montre bien qu’il y a un mal-être », estime-t-il. « Analyser ce mal-être pour pouvoir apporter des réponses pertinentes », c’est l’un des enjeux du Forum.« J’ai vraiment la conviction qu’il faut qu’on innove. Il faut trouver de nouveaux modes d’engagement », poursuit Vincent Feroldi. « On ne peut pas se contenter de dénoncer, de dire ce qui ne va pas, il faut proposer des formes nouvelles de vivre-ensemble, dans le respect mutuel », insiste-t-il. « Mais je ne peux pas encore dire lesquelles, c’est ce sur quoi il faut qu’on travaille ! ».

 

Le 4e Forum islamo-chrétien « pour proposer des formes nouvelles de vivre-ensemble »
L’Appel des 110 en arrière-fond
En plus d’avoir été commandé par l’actualité nationale et internationale, le Forum islamo-chrétien de Lyon s’inscrit cette année « dans le prolongement de l’Appel des 110 », formulé à travers le texte Nous nous engageons !, et de « l’extraordinaire dynamique qu’il a insufflé », précise Vincent Feroldi. Lu à l’occasion d’un rassemblement interreligieux tenu à Lyon le 1er octobre, le texte engage des responsables religieux, mais aussi des formateurs, des journalistes, des élus, des artistes à contribuer au mieux-vivre ensemble et à favoriser le dialogue et le respect de l’autre.« L’élément positif a été de découvrir que l’Appel des 110 est devenu aujourd’hui l’appel de 1 400 personnes », se félicite Vincent Feroldi. Surtout, les signataires sont d’« une extrême diversité », souligne-t-il. « C’est l’ensemble de la société française, des gens de toutes les conditions, de toutes les confessions, il y a même des athées » qui se sentent concernés. Autre « fruit » de l’Appel des 110, le lancement de forums régionaux islamo-chrétiens, qui doit en partie répondre à cette volonté des signataires de s’impliquer, et qui sera débattue au cours du 4e FIC.
Pour en savoir plus : http://www.saphirnews.com