Il faut sauver la laïcité des laïcistes

La République laïque n’est donc pas aussi fermée qu’on le croit à l’expression religieuse, et la surenchère laïciste menace aujourd’hui.

 

laicite

Des étudiants d’un diplôme «Multiculturalisme, laïcité et religion» à l’institut catholique de Paris, 13 mars 2015. REUTERS/Christian Hartmann

La République a-t-elle été mise en danger à cause d’un ourlet ? Pour le New York Times, la France «s’est ridiculisée» fin avril en polémiquant sur la longueur de la jupe d’une collégienne musulmane. «Aucune religion ne menace sérieusement la laïcité», a tranché le quotidien américain. Est-ce si sûr ?

L’islamisme est un ennemi autrement plus redoutable que le cléricalisme d’hier qui suscita les lois laïques. Tout angélisme est interdit. Les islamistes testent les résistances à leur entreprise prosélyte à l’école et celle-ci a un devoir de vigilance devant les tentatives de contournement de la loi de 2004 qui interdit les signes religieux «ostensibles». Mais l’islamisme n’est pas l’islam, et il faut distinguer l’accessoire –vestimentaire– de l’essentiel et sauver la laïcité de ses «laïcistes». Car la paranoïa anti-islamique qui, depuis le 7 janvier, frappe certains esprits menace bien les trois principaux acquis de la laïcité.

1.La liberté de conscience et de croyance religieuse est un absolu

Il faut toujours se souvenir que la «laïcité à la française» est d’abord l’héritière de la Déclaration révolutionnaire des droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789) qui proclamait: «Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.» Dans la foulée, la Constitution de 1791 garantit expressément «la liberté à tout homme d’exercer le culte religieux auquel il est attaché». Une disposition qui va bénéficier essentiellement aux religions minoritaires –le protestantisme et le judaïsme–, alors persécutées par le catholicisme hégémonique.

Aujourd’hui, l’intransigeance laïque réinterprète la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905 et en fait une loi de combat contre la religion. Ce qui est historiquement faux. Si le Vatican et l‘Église catholique de l’époque l’ont traitée de loi d’oppression, ses principaux auteurs et défenseurs –Jean Jaurès, Aristide Briand– ont tout fait, contre les ultras d’Emile Combes, pour persuader le pays du contraire et pour créer les conditions d’un consensus religieux alors inimaginable et d’un apaisement de tensions qui avaient traversé presque tout le XIXe siècle.

La loi de 1905 ne comporte aucune référence à la «laïcité» et ignore même le mot

La loi de 1905 ne comporte aucune référence à la «laïcité» et ignore même le mot. Au contraire, dès son article premier, elle stipule que «la République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes». Elle pose ainsi comme principe absolu la liberté de religion, chacune s’organisant selon son droit propre. D’ailleurs, Aristide Briand, le rapporteur du texte, clamait à la Chambre des députés que «le nouveau régime des cultes ne saurait opprimer ou gêner dans ses formes multiples l’expression extérieure des sentiments religieux».

Le même s’écriera qu’«il y a toujours deux moyens de faire échec à une réforme: soit voter contre; soit, par la voie des surenchères, la rendre inapplicable».

C’est bien la surenchère laïque qui menace aujourd’hui. Marine Le Pen qualifie l’extrémisme  de «cancer» et ajoute que, «si on continue les comportements à risque, comme le communautarisme et l’affaissement de la laïcité, alors il y a un risque de métastase». À l’heure, donc, où certains porte-parole d’une laïcité intransigeante prônent, sinon une révision de la loi de 1905, au moins un durcissement des textes qui en découlent, il faut revenir aux sources législatives et juridiques et rappeler que la vraie laïcité ne met jamais en cause le droit à la liberté d’expression religieuse, sauf atteinte à l’ordre public.

2.La laïcité a toujours fonctionné grâce à des compromis

En régime français, la «Séparation» n’est pas aussi stricte qu’on le croit souvent, surtout à l’étranger. La «laïcité à la française» est le nom donné à un système plus équilibré qu’il y paraît: l’État se met à l’abri des empiétements de la religion et la religion s’interdit de mordre sur l’espace public. Celle-ci bénéficie en retour de nombreux accommodements de la part de l’État.

Comment oublier, par exemple, que c’est toujours le ministre français de l’Intérieur qui a en charge les questions liées à la gestion des cultes. Ou que les aumôneries religieuses, créées dans les prisons, les hôpitaux, les casernes, les internats scolaires, sont financées (partiellement) par l’argent public. Que le patrimoine des bâtiments de culte, construits avant la loi de 1905, continue à être entretenu par l’État (cathédrales), par les départements, les communes pour les églises, temples ou synagogues non classés. Bien d’autres évolutions, depuis les lois laïques, témoignent de la souplesse du système français. Après avoir suscité à l’école de quasi-«guerres civiles», le financement par la collectivité publique d’établissements privés sous contrat, catholiques, juifs, musulmans, ou l’existence d’émissions religieuses sur les chaînes publiques chaque dimanche à la télévision ou les réductions d’impôts liées aux dons à des organismes religieux ne suscitent plus aujourd’hui de vraie contestation.

La République laïque n’est donc pas aussi fermée qu’on le croit à l’expression religieuse. Comment ne pas mentionner les bonnes relations régulières nouées entre les responsables confessionnels et les autorités politiques, que menacerait demain toute atteinte à l’équilibre laïque ? On a en mémoire le dîner annuel du Conseil représentatif des institution juives (Crif) auquel participent toujours des membres du gouvernement mais, depuis 2002, une concertation officielle a lieu aussi, chaque année, autour d’une table à Matignon, entre l’Église catholique et le Premier ministre.

Les compromis n’ont aussi jamais cessé pour faciliter –malgré quelles résistances!– le culte musulman. Des formules conciliatrices sont régulièrement trouvées, malgré les limitations fixées par la loi de 1905, pour permettre la construction de lieux de prières en dehors des financements de l’étranger. Ainsi, des municipalités attribuent ou louent des terrains à des conditions avantageuses, financent des locaux «culturels» (à distinguer des espaces proprement «cultuels») attenant aux mosquées. Des dispositions sont également prises pour faire respecter, dans les cantines scolaires ou les casernes, les prescriptions alimentaires des religions et proposer des «menus de substitution». Puis pour recruter des imams et des aumôniers de prison. Enfin pour réserver des carrés musulmans dans les cimetières. C’est aussi l’État –contre ses propres principes laïques– qui s’est immiscé dans la gestion interne d’un culte en créant une instance nationale de représentation de la communauté musulmane (le CFCM, depuis 2002, à l’initiative de Nicolas Sarkozy).

La laïcité française n’a jamais signifié l’ignorance du fait religieux. Ceux qui font mine de l’oublier risquent d’anéantir plus d’un siècle de compromis passés.

Autrement dit, si beaucoup reste à faire pour faciliter la tolérance, la laïcité française n’a jamais signifié l’ignorance du fait religieux. Ceux qui aujourd’hui, en instrumentalisant les peurs de l’islam, font mine de l’oublier, risquent d’anéantir plus d’un siècle de compromis passés, souvent laborieusement, avec les grandes religions.

Comme disait le grand rabbin de France, Haïm Korsia, en pleine polémique sur la suppression des menus de substitution à l’école, «la laïcité ne peut pas devenir une nouvelle religion niant le fait religieux, sinon nous allons créer deux sociétés».

3.La laïcité distingue espace privé et espace public

L’état actuel du droit délimite strictement le périmètre de la laïcité à l’espace de l’école publique. Il impose la neutralité religieuse aux agents du service public dans l’exercice de leurs fonctions. Ainsi la loi de 2004 interdit les tenues et signes «ostensibles» manifestant une appartenance religieuse à l’école publique, prohibant le voile, la grande croix et la kippa. De même, pour les agents de l’État, il est interdit d’afficher ses convictions personnelles, politiques et religieuses, particulièrement pour un professeur dans le cadre de son enseignement.

Mais de plus en plus de revendications visent aujourd’hui à étendre ce champ historique de la laïcité à l’espace semi-public ou à l’espace privé. On veut réviser la détermination de l’aire légitime et légale de l’exigence laïque, élargir son périmètre juridique. Certains proposent de légiférer une nouvelle fois sur le foulard islamique pour l’interdire à l’université (ce que ne prévoit pas la loi de 2004). Ou pour interdire à des mères musulmanes voilées d’accompagner des sorties scolaires. Et surtout pour bannir toutes les demandes de caractère religieux qui sont en augmentation au sein des entreprises privées.

Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, fait même de cette extension du périmètre laïque une arme politique et électorale. Il s’est prononcé contre les repas de substitution dans les cantines scolaires et contre le voile à l’université. Mais Manuel Valls a répondu par la négative à toute demande de législation spécifique sur les signes religieux dans l’enseignement supérieur (que fréquentent beaucoup d’étudiantes étrangères). De même, dans l’affaire de la crèche privée Baby-Loup, après deux années de polémiques, la Cour de cassation a annulé le licenciement d’une employée voilée. Cette crèche avait imposé, dans son règlement intérieur, une «neutralité philosophique, politique et confessionnelle». Mais, pour la Cour de cassation, rien n’obligeait cette crèche à s’engager aussi loin dans la laïcité. Depuis, le Parti radical de gauche, fief des laïques les plus endurcis, a déposé une proposition de loi visant à l’interdiction du port du voile dans les métiers de la petite enfance, qui sera soumise mi-mai à l’Assemblée nationale.

L’affaire de la jupe du collège de Charleville-Mézières –exclusion d’une élève musulmane porteuse d’une jupe longue assimilée par les professeurs à un «signe religieux ostensible»– a révélé l’extrême confusion qui règne dans les esprits sur cette question du périmètre de la laïcité. Où faire passer la limite entre l’espace public, exigeant la neutralité, et l’espace privé, permettant le droit à l’expression religieuse de s’exercer ? Les rédacteurs de la loi de 2004 sur les signes religieux s’étaient bien gardés de faire une liste précise des interdictions : le foulard, oui, mais comment définir le caractère«prosélyte» d’une jupe, ou d’une barbe pour un garçon, ou d’une petite croix, d’une médaille, d’une main de Fatma, d’une étoile de David. Les experts de la commission Stasi avaient vu le danger d’un engrenage, risquant à terme d’atteindre à la liberté de conscience, et admis que certains usages devaient être tolérés.

On mesure mieux aujourd’hui les dangers d’une extension indéfinie de l’exigence laïque, à la rue, où le port de la burqa a déjà été interdit en 2011, ou dans l’entreprise privée. Comme dit Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité :

«Les choses se passent bien dans les écoles, les universités, les entreprises quand les règles de la laïcité sont connues. Pourquoi en changer ?»

Mais une association comme la Libre pensée, pour qui «les religions sont les pires obstacles à l’émancipation de la pensée», multiplie les recours pour limiter l’intrusion de la religion. En décembre 2014, elle a déposé une plainte contre la présence d’une crèche de Noël dans le hall du conseil général de Vendée. Le danger de l’instrumentalisation de la laïcité, sacrifiée sur l’autel de visées politiciennes et électorales, menace. Ce laïcisme est une trahison de la laïcité telle qu’elle a été établie en 1905, c’est-à-dire sans haine, ni indifférence, envers les religions.

Pour en savoir plus : http://www.slate.fr/

Rafaël Liogier sur la polémique des crèches : « On est dans la confusion totale »

RafaelLiogier

Raphaël Liogier est professeur de sociologie à Sciences Po Aix. Directeur du Master « Religion et société ».

Entretien avec Rafaël Liogier :

Cette polémique autour des crèches est-elle ridicule ou dans l’air du temps ?
Raphaël Liogier : « Les deux ! C’est aussi l’air du temps qui est ridicule. On est dans la confusion totale sur le contenu de la loi de 1905. D’abord, celle-ci acte la séparation de l’Église et de l’État. En aucune façon, celle du politique et du religieux, sinon le Parti démocrate chrétien serait interdit ! Avec cette loi, on signifie à l’Église qu’elle ne doit pas faire d’ingérence dans la chose publique et à l’État qu’il ne peut financer des églises, sauf en cas de problèmes sanitaires ou de sécurité. Ensuite, la loi de 1905 exprime un principe d’égalité dans l’expression de toutes les religions et non pas leur interdiction. Enfin, la neutralité s’impose aux agents publics et non pas aux lieux publics. Dire le contraire est choquant et un non-sens : l’espace public ne peut être neutre car cette loi consacre au contraire la liberté d’expression des cultes. Ce sont les représentants de l’État qui doivent rester neutres. »

En affichant ostensiblement une croix sur sa poitrine, Maryse Joissains-Masini transgresse-t-elle le principe de neutralité imposé par la loi ?
R.L. : « Sa croix peut être critiquable car elle est officier public. Elle représente la République et les forces de l’ordre sur le territoire d’Aix. Elle se doit d’être neutre. »

Ce débat ne signifie-t-il pas que la société ne souhaite plus voir de signes ostentatoires de traditions cultuelles mais aussi culturelles ?
R.L. : « Cette confusion ne se fait pas au hasard. On se rend compte, depuis les années 2000, que les sociétés européennes sont en crise d’identité : elles sont atteintes sur le plan économique et dans leur image d’elles-mêmes. Progressivement, la laïcité, au lieu d’être un principe, a glissé vers un instrument de défense de notre identité nationale. On est dans le populisme, où des gens s’expriment au nom du peuple tout entier. Le Front national de Marine Le Pen, par exemple, défend une laïcité vidée de son contenu pour attaquer la religion musulmane mais comme il est populiste, il reste attaché aux valeurs judeo-chrétiennes. Il est à la fois progressiste et traditionaliste pour tout attraper. »

Et la libre-pensée que souhaite-elle ? Agit-elle par souci d’équité ou est-elle animée par une volonté de gommer toute différence entre les cultures ?
R.L. : « C’est une fange de la gauche républicaniste et athée qui fantasme une République parfaite nettoyée de tous signes religieux. Non seulement c’est impossible à faire, mais cela n’a jamais été le but de la loi de 1905. La tradition chrétienne a été là, persistante pendant des siècles. Tout ceci est le signe d’une crise identitaire où on essaie de trouver des coupables. Tout le monde suspecte tout le monde de vouloir détruire son identité. »

Au final, la crèche est-elle un emblème religieux ou l’expression d’une tradition culturelle ?
R.L. : « Ça dépend de qui regarde. Mais c’est avant tout un lieu de rencontres et de festivités. Regardez le Père Noël ! C’est à Shanghai et Téhéran qu’il y en a le plus et pourtant ces deux villes ne sont pas réputées pour être un haut lieu du christianisme ! Par ailleurs, de plus en plus de personnages décalés apparaissent dans les crèches… Encore une fois, l’esprit de 1905 n’est pas de faire table rase mais de trouver des compromis. 1905, c’est de la négociation. »

Le santon, éternel sujet de polémique…

Cette année, il a fait le buzz, mais la polémique ne date pas d’hier. En 1563, le Concile de Trente, exigeant plus de rigueur dans l’expression de la foi des fidèles, avait interdit le boeuf et l’âne dans la Pastorale ! Deux santons aujourd’hui incontournables, à condition de ne pas être « tunisiens »…

Ces santons créés à la chaîne se sont attiré les foudres des adeptes du made in France, voire du made in Provence, renvoyant aux grincements de dents des puristes lorsque Fernandel ou autres figures contemporaines sont apparues à côté des Rois mages. À Aix, les six santonniers habilités pour la foire revendiquent « rester dans la pure tradition de la pastorale », en élargissant un peu à la Provence. On y met le maire et le curé mais pas encore de figurine à l’effigie de Maryse Joissains. À Marseille, plus rebelle, le pas a été franchi dans la mairie des 2e et 3e arr.

On y fait crécher ensemble Religion et République. Le maire de secteur, Lisette Narducci (div. gauche), arborant fièrement son écharpe tricolore, trône à l’entrée de la grotte de la Nativité. Et cette « crèche républicaine » n’a encore pas été vouée aux gémonies par la libre-pensée…

Laetitia Sariroglou

Pour en savoir plus : http://www.laprovence.com

Religion vs laïcité : la guerre des crèches n’aura pas lieu à Aix

Crèche-Mairie

Si les crèches sont bannies de certains lieux publics, certains santonniers aixois ne rechignent pas à proposer une mairie à côté de la grotte ou de l’étable. Photo Edouard Coulot

Attention, sujet explosif juste avant la trêve des confiseurs : faut-il faire une croix sur les crèches dans les lieux publics ? La libre-pensée s’est lancée dans une croisade rejaillissant sur le front politique. Gauche et droite, y compris dans le même camp, s’écharpent sur l’autel de la laïcité.

Et même l’Église de France, face à l’ampleur de la polémique, a dû prôner l’apaisement en affirmant que la crèche touche « la population d’un point de vue affectif bien plus large que sa signification religieuse ». « Le jour où notre société n’aura plus que la crèche à craindre est loin de se lever », a ironisé son porte-parole, Mgr Bernard Podvin. Société, d’ailleurs, qui fête de plus en plus ostensiblement Halloween, y compris dans les édifices publics…

Jusqu’ici, à Aix, on ne s’était pas vraiment posé la question de savoir si « la dimension culturelle et universelle des crèches transcendait ses origines chrétiennes ». Économie, patrimoine et tradition, sur fond de religion, cohabitent sans heurt. Et les élus aixois sont au côté des hommes d’église lors de la bénédiction des calissons, ainsi que de la foire aux santons, sans que la libre-pensée y voie de mauvaises intentions…

« La France est un pays judéo-chrétien »

Mais face à la menace qui guette le santon depuis la décision du tribunal administratif de Nantes, ordonnant le retrait d’une crèche installée dans le conseil général de Vendée, les santonniers sont montés au front.

Avec en chef de file, la Maison Fouque appelant « au soutien et à la défense de la tradition provençale », dans un communiqué. « Le respect de la laïcité n’est pas l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles, s’insurge la Maison Fouque. L’argument culturel de la crèche est particulièrement valide pour la crèche provençale, car celle-ci ne se limite pas à une pratique religieuse mais beaucoup plus généralement à une tradition provençale. »

« La France est un pays judéo-chrétien, martèle, à son tour, le maire UMP, Maryse Joissains qui arbore, n’en déplaise, une croix autour du cou « depuis toujours ». « Donc, nous avons des traditions et une histoire. Et la crèche fait partie de l’Histoire de France. Quant à moi, je suis catholique et je l’assume. » D’ailleurs, si le Petit Jésus n’a jamais été installé en mairie, il a toujours eu droit à l’office de tourisme. Sauf cette année pour cause de déménagement. « Mais j’y veillerai pour l’an prochain », affirme-t-elle.

Christian Kert dénonce « les Ayatollahs de la laïcité » 

Sur son blog, le député UMP Christian Kert dénonce « les Ayatollahs de la laïcité » et Bruno Genzana, conseiller général UDI, rappelle obtenir « depuis vingt ans des concerts de Noël dans son canton ». Cette année, l’élu invitait même les adeptes à venir écouter « Minuit chrétien » ou « Il est né le divin enfant » en l’église Saint-Jean-de-Malte, le 7 décembre dernier…

La libre-pensée a-t-elle fermé les yeux ou est-elle mal informée ? Quand se penchera-t-elle sur le décolleté de Maryse Joissains, les calissons bénis à Aix (et les navettes à Marseille), la messe des gendarmes pour honorer « leur patronne » Geneviève, les 15 août et 25 décembre notamment imposés en jours fériés aux agents publics, la messe du dimanche diffusée sur le service public… ? Peut-être même que les libres-penseurs vont désormais imposer une nouvelle façon de compter le temps…

Prendre la naissance de Jésus-Christ comme point de départ ne va-t-il pas à l’encontre du « sacro-saint principe de laïcité » ? Qui sait si un jour le Conseil d’État ne sera pas saisi de cette question cruciale…

Pour en savoir plus : http://www.laprovence.com