EDF : sept critères pour gérer le fait religieux

Par MORGANE REMY – Publié le

Le ramadan a commencé lundi 1er août. Une pratique religieuse qui ne concerne qu’une partie des salariés des usines. Chez EDF, pour répondre de façon uniformisée aux différentes situations, a été mise en place une grille de critères dédiés aux managers. Explications de Catherine Delpirou, directrice de la reconnaissance et vie au travail d’EDF.

L’Usine Nouvelle – Vous avez établi une liste de critères pour gérer le fait religieux. En quoi consiste ce système ?
Catherine Delpirou – Il s’agit de trouver une réponse adaptée dans l’intérêt de l’entreprise et le respect de l’individu. Ainsi, le guide  « Repères sur le fait religieux… » , après le rappel des textes légaux, prend en compte 7 critères: la sécurité, la sûreté des installations, l’hygiène, les aptitudes professionnelles nécessaires, l’organisation du travail, la protection contre le prosélytisme et le respect des intérêts commerciaux de l’entreprise. A partir de ces critères, le manager de terrain peut se poser les bonnes questions pour valider ou refuser la demande d’aménagement du travail d’un salarié pour des raisons religieuses. Et ce, selon qu’elle va ou non à l’encontre de l’un de ces critères. Par exemple, il peut s’assurer que les repas du restaurant d’entreprise  ou les distributeurs de sandwichs proposent toujours du poisson et des plats végétariens, ce qui permet à tous les salariés de pratiquer leur religion.

Comment avez-vous établi ces critères ?

Nous avons travaillé en collaboration avec l’association Cultes et Cultures consulting, spécialisée sur cette question des enjeux de diversité. Et surtout, nous avons pris pour point de départ les questions posées par des managers et des DRH, souvent démunis face aux pratiques religieuses. Nous avons ainsi proposé un outil qui permet d’aborder le sujet par la situation de travail. Il prend en compte la grande variété de nos métiers. Ce dispositif permet à l’entreprise de ne pas rentrer dans le débat religieux.

Concrètement, la gestion du fait religieux –  le ramadan notamment –  est-elle plus difficile dans l’industrie qu’ailleurs ?
Grâce à notre outil, nous nous intéressons aux problèmes concrets. Et ce sont les questions de sécurité qui prennent une dimension plus importante sur nos sites ou dans nos activités industrielles. Ainsi dans « Repères sur le fait religieux », nous citons un exemple, qui s’est posé dans notre filière EDF Energy au Royaume-Uni : le turban. Si un salarié en porte un et doit se rendre dans une usine où le port de casque est obligatoire, il devra alors l’enlever, car il y a ici un enjeu de sécurité.

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