Entreprises : « Happy Men », le réseau qui promeut l’égalité professionnelle

FemmesBureau

Le fondateur de ce groupe de réflexion estime que pour faire avancer l’égalité professionnelle, il est indispensable d’impliquer les hommes.

« Présentéisme », vie de famille, loisirs, performance, égalité hommes/femmes. Autant de thèmes qui sont explorés par les « Happy Men », un réseau d’hommes, qui s’implique en priorité dans l’égalité professionnelle, mais aussi dans le changement des pratiques au sein des entreprises.

Le chef d’enterprise Antoine Gabrielli a fondé ce groupe de réflexion en partant du principe qu' »un système qui pénalise les femmes ne rend pas les hommes heureux pour autant ». Aujourd’hui, des entreprises comme Orange, EDF, la Caisse des Dépôts ou BNP Paribas onr rejoint l’initiative, lancée il y a deux ans.

En ce mercredi de juin à l’heure du déjeuner, une douzaine de cadres de BNP Paribas, trentenaires, quadra et quinquagénaires, se sont réunis dans un immeuble parisien du groupe bancaire, comme tous les deux mois. Ils viennent de diverses branches (banque d’investissement, salles de marchés, ressources humaines…), plusieurs ont des épouses ayant également des postes à responsabilités.

L’un des membres fondateurs du cercle, François, qui a « 5 sœurs et 4 filles », fait pour les nouveaux une brève introduction, évoquant les chiffres « confondants » de l’égalité professionnelle. Il incite les participants à « essaimer » pour créer de nouveaux cercles de discussions.

Sur son compte Twitter personnel (@POTUS), Barack Obama se présente « d’abord comme +père, mari+, et seulement après +44e président des Etats-Unis+ », souligne-t-il avant de lancer la discussion.

Pendant une bonne heure, les participants vont se livrer, parler d’égalité hommes/femmes, du poids des stéréotypes, et surtout de leur souci de mieux concilier leurs vies professionnelle et personnelle.

Arnaud, qui a trois enfants dont « un bébé avec des soucis de santé », est intéressé par « tout se qui peut être mis en place pour garder sa performance au travail, que l’on soit homme ou femme, tout en vivant la parentalité. Et la parentalité ça n’est pas seulement les jeunes enfants, c’est aussi les ados, les parents plus âgés… »

Jean-Charles est rentré en janvier d’un congé sabbatique d’un an, passé en Asie avec sa famille. « Je me suis rapproché de ma femme, de ma fille de 11 ans que je n’avais pas vu grandir. » Il assure que ni lui ni son épouse n’ont eu de problème à leur retour au travail. « On a su valoriser notre expérience ».

Thierry a rejoint le cercle il y a six mois. Ses trois enfants ont de 18 à 24 ans, mais quand ils étaient petits, « ce n’était pas évident d’arriver le matin à 9H30 après les avoir amenés à l’école ». Aujourd’hui, les mentalités commencent à changer, mais « on en est aux prémices ».

Baptiste, jeune « corso-sicilien », avait une mère au foyer et se dit bien conscient des contraintes et frustrations de son épouse, qui travaille. « Un jour sur deux, c’est moi qui amène notre fille à la crèche, le lendemain je vais la chercher ».

Plusieurs soulignent qu’une évolution des pratiques bénéficierait également à celles et ceux qui n’ont pas d’enfants, dans leur vie personnelle, associative, culturelle… « J’ai aussi envie de faire du sport après le boulot, voire des expos, des amis », souligne l’un.

« Nous pouvons travailler sur les préjugés, lutter contre le présentéisme. En partant tôt, nous montrons l’exemple », estime François. Il ne s’agit pas de travailler moins, mais différemment: « Je dis à mes équipes qui sont encore là à 21H00: +Vous avez mal bossé aujourd’hui+ ».

Dans le prolongement de ces réunions, les membres doivent prendre des engagements personnels ou concrets (parler avec une collègue de ses conditions de travail, limiter les réunions de travail le soir…).

Antoine de Gabrielli, 54 ans, fondateur de l’association Mercredi-c-Papa, souhaite attirer dans le réseau Happy Men, qui compte aujourd’hui 250 hommes et en prévoit « le double l’an prochain », « tous ceux qui ont un levier de pouvoir sur le changement ».

Ce membre de la commission égalité professionnelle du Medef est persuadé que « si on veut que ça bouge plus vite, il faut associer les hommes ».

Boursorama avec AFP le , mis à jour à 11:54

Pour en savoir plus : http://www.boursorama.com/

Banlieues : les entreprises mieux soutenues… et les villes ?

Ces dernières années, les annonces se multiplient concernant le soutien financier au monde de l’entreprise dans les banlieues. Un fonds nouveau a été lancé le 9 octobre en présence du ministre de la Ville Patrick Kanner. Si cette aide est bienvenue, elle est loin d’être suffisante pour résorber la crise dans les banlieues françaises.

Le lancement officiel d’un fonds d’investissement à destination de entrepreneurs de banlieues s’est déroulée jeudi 9 octobre en présence du ministre de la Ville, Patrick Kanner, et de la secrétaire d’État à la Politique de la ville, Myriam El Khomry. Impact Partenaires, la société de gestion qui gère ce fonds, a levé 40 millions d’euros auprès d’acteurs institutionnels (BPI France, Axa, BNP Paribas) et de grands patrons comme Claude Bébéar ou encore Eric de Rothschild.

15 millions d’euros avaient déjà été collectés par le passé, portant le montant total de ce fonds à 55 millions d’euros. A l’AFP, Mathieu Cornieti, le président d’Impact Partenaires, explique qu’il s’agit de « la plus grande levée en Europe continentale pour un fonds à vocation sociale ».

Cette somme sera déployée sur cinq ans. L’objectif est clair : créer des emplois locaux en soutenant financièrement des entreprises à visée sociale. Entreprises de propreté, de recyclage, de prêt-à-porter… les domaines d’activités des entreprises sont diverses mais elles ont en commun d’agir « en termes d’emplois dans les zones urbaines défavorisées, d’insertion, de handicap et d’apprentissage ».


Le Qatar aux abonnés absents

« Cette levée de fonds est un signal fort. Elle consacre l’idée qu’il y a beaucoup de potentiel, de dynamisme et de créativité dans ces quartiers. Et pour ces entrepreneurs, c’est une forme de reconnaissance de voir de grandes entreprises investir à leurs côtés », a salué Myriam El Khomri.

En avril 2013, François Hollande avait affiché sa volonté d’agir en ce sens. Il avait alors annoncé le lancement, par le biais de la Banque publique d’investissement (BPI), d’un financement entièrement consacré à la création de nouvelles entreprises dans les quartiers défavorisés. Aujourd’hui, difficile de connaître l’avancée de ce projet. Dans la même veine, le Qatar avait annoncé verser 50 millions d’euros à destination des porteurs de projets d’entreprises dans les banlieues. Mais cette aide n’est toujours pas arrivée.

Le fonds Impact Partenaires mise, pour sa part, sur des entreprises bien implantées et ne le cache pas. Le retour sur investissement attendu est de 8 % par an.


100 millions d’euros réclamés pour les villes les plus pauvres

Le soutien financier de ces investisseurs est, dans un contexte de crise, attendu pour la croissance de ces entreprises. Mais ce fonds est loin de tout résoudre. Des aides publiques sont encore des plus nécessaires pour faire face à une crise ravageuse dans les quartiers populaires.

Les élus de l’association Ville et Banlieues regroupant des maires de villes populaires réclament ainsi 100 millions d’euros supplémentaires à l’État pour les communes les plus en difficultés concernées par la politique de la ville. Ils jugent trop insuffisante la hausse de la dotation de solidarité urbaine (DSU) qui ne permettra pas, à leurs yeux, de compenser la baisse des dotations générales aux collectivités prévues dans le projet de loi de finances 2015.

« Ils redoutent que ce manque annuel de 1,4 milliard d’euros concernant les communes durant trois ans (prévision effectuée selon la répartition de 2014) ne contraigne durablement leur contexte financier, engendrant de graves répercussions en terme d’investissement public et de maintien des services publics. », écrivent-ils dans un communiqué le 9 octobre.

Une nouvelle carte de la politique de la ville a été redessinée en juin dernier : l’Etat avait alors fait le choix de concentrer son aide à 1 300 quartiers les plus pauvres de France contre 2 500 par le passé. Cette géographie ne prendra effet qu’au 1er janvier 2015.

Après 30 ans de politique de la ville, le chemin est encore long pour résorber les inégalités territoriales.

Pour en savoir plus : http://www.saphirnews.com