Comment faire communauté sans communautarisme à Montréal ?

Montréal
Comment gérer le fait religieux en entreprise ? De plus en plus de dirigeants font face à la question et y réfléchissent et vont chercher les bonnes pratiques à l’étranger.

C’est un fait, ces dernières années on assiste à une croissance notable des revendications religieuses dans le monde du travail. De l’aménagement d’un lieu de prière à l’absentéisme pour des jours religieux non fériés. Sujet croissant et souvent tabou en France mais que des entrepreneurs rhônalpins ont décidé d’aborder de front avec l’aide  de théologiens et de chercheurs de l’Université Catholique de Lyon.  Chaque année, ils effectuent un voyage à l’étranger pour voir comment d’autres pays appréhendent le fait religieux en entreprise. Après le Liban, la Turquie, la Tunisie et la Belgique, ils viennent de se rendre à Montréal au Québec pour observer comment ce pays du melting-pot aborde la question.

Participation de Michel Younès, Dominique Coatanéa, universitaires québecois de l’Université de Sherbrooke, Marie Davienne-Kanni

Philippe Lansac les a suivis sur place, c’est notre feuilleton de la semaine :

Comment faire communauté en entreprise ? Deux jours de séminaire à Montréal

 Séminaire Entreprises et religions : c’est parti !!!

3831_crucifix-travail_440x260

Rejoignez la communauté

Animé par Dominique Coatanéa & Michel Younès

Ce slogan de lancement de la campagne pour la French Tech, filière numérique française, souligne au coeur de l’actualité entrepreneuriale française, la pertinence du questionnement sur la capacité à faire communauté en entreprise.
La première étape, sur la notion de communauté dans le contexte du pluralisme culturel et religieux, a permis de visualiser les tensions à l’oeuvre et de proposer un premier repérage des types de communautés.
L’étape actuelle est une invitation à affiner les valeurs susceptibles de mobiliser chaque acteur de l’entreprise en faveur du pluralisme culturel et religieux. L’enjeu est non seulement de repérer le pluralisme comme une richesse pour le projet entrepreneurial, mais encore d’en décliner les conditions de possibilité.
Par quels apprentissages doivent passer les appartenances culturelles et religieuses pour entrer dans un dialogue « polyphonique » ? Il s’agit de construire des « parcours de la reconnaissance » qui valorisent les apports positifs et régulent les freins au « vivre ensemble ». Cette créativité éthique est le noeud complexe et l’appel lancé par la notion même de communauté au coeur des organisations économiques.

 

Deux jours de séminaire à Montréal : 14 et 15 mai 2015

Éthiques religieuses et entreprises. Expériences canadiennes

Université de Sherbrooke, Campus de Longueuil

 

Séminaire international conjoint entre l’Université catholique de Lyon (France),

l’Université catholique de Louvain (Belgique) et l’Université de Sherbrooke (Canada)

(Chaire de recherche sur les religions en modernité avancée)

avec la collaboration de l’Institut de recherche pluridisciplinaire Religions, Spiritualités, Cultures et Sociétés de l’Université catholique de Louvain et du Centre de recherche Droit, Sociétés, Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS)

Participants (entre autres) :

Sébastien Arcand (Ph.D. Sociologie, Université de Montréal; Postdoctorat, Columbia University) est professeur agrégé au Département du management au HEC Montréal.

Charles Baron (Ph.D. en sciences de l’orientation, Université Laval), professeur agrégé au Département du management de l’Université Laval, membre de l’Ordre des psychologues du Québec.

Stéphane Bernatchez est professeur à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke

Michel Dion (Ph.D. Théologie, Université Laval) est professeur titulaire à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche en intégrité financière CIBC

David Koussens (Ph.D. Sociologie) est professeur au Département et d’études religieuses, titulaire de la Chaire sur les religions en modernité avancée et membre du Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke.

Sylvie Laviolette, doctorante en études du religieux contemporain de l’Université de Sherbrooke.

Thierry C. Pauchant (Ph.D. Management, University of Southern California (USC) est professeur titulaire de management à HEC Montréal où il dirige la Chaire de management éthique

Jamel Stambouli, candidat au doctorat en management/entrepreneuriat à HEC Montréal

Louis-Léon Christians, Professeur à l’Université catholique de Louvain, spécialiste du droit comparé.

Walter Lesch, Professeur à l’Université catholique de Louvain, spécialiste en éthique sociale.

Sophie Izoard, doctorante à l’Université catholique de Louvain, éthique et religions en entreprise.

André Daher, Université des Pères Antonins, Baabda, Liban, spécialiste gestion diversité religieuse dans les établissements scolaires.

Marie Davienne Kanni, formatrice diversité entreprise

Dominique Coatanéa, Docteur en théologie, directrice du Centre de Recherche en Entrepreneuriat social

Michel Younès, Professeur à l’Université catholique de Lyon, directeur du CECR

 

LogoCECR                    CathoLyon

Des intellectuels de confession musulmane appellent à une «révolution» dans l’islam

 DesMusulmansRéformesIslam

Pour Naser Khader, ancien membre du Parlement danois d’origine syrienne, «les islamistes radicaux sont les nazis de l’islam». Il estime que les musulmans sont à même de les combattre.

Ce dimanche, dans le New York Times, 23 intellectuels musulmans influents des États-Unis, du Canada et de Grande-Bretagne, soutenus par le Gatestone Institute, ont signé un appel vibrant à une «réforme de l’islam». «Que peuvent faire les musulmans pour se réapproprier leur “belle religion”», s’interrogent-ils, soulignant que les massacres, les décapitations et mutilations perpétrés par l’État islamique, les prises d’otages de jeunes filles innocentes orchestrées par Boko Haram ou la mise en esclavage de chrétiens en Irak sont autant de crimes menés au nom d’Allah. «Notre déni et notre silence relatif doivent cesser», écrivent ces personnalités.

«Nous devons nous engager dans la promotion de réformes quand nécessaire, y compris une réinterprétation honnête et critique des écritures et de la charia, utilisées par les islamistes pour justifier la violence et l’oppression.» «La théocratie est un échec prouvé», disent-ils encore. «Le chemin vers la justice et la réforme doit se faire à travers la liberté», ajoutent ces musulmans laïcs, dévoués à la cause de la démocratie. Un propos bien éloigné du discours généralement entendu dans le monde musulman, selon lequel l’islam n’a rien à voir avec les dérives terroristes de certains de ses membres.

Parmi les signataires, se trouve notamment Naser Khader, un ancien membre du Parlement danois, d’origine syrienne, qui y a créé une association «des démocrates musulmans» pendant la crise des caricatures de 2006. Aujourd’hui chercheur au Hudson Institute de Washington, Khader est bien placé pour mesurer la gravité du défi qui se pose à l’Occident et à l’ensemble du monde musulman. Il a été très actif après 2006 au Danemark pour défendre le point de vue des musulmans laïcs contre la domination médiatique des radicaux islamistes. «J’en avais marre de leur monopole sur ce que doit être l’islam, c’était toujours eux que les journalistes allaient interviewer dans les mosquées, mais nous, les musulmans laïcs, avons notre mot à dire.» Il connaissait très bien les journalistes de Charlie Hebdo pour avoir témoigné à leur procès et aussi reçu un prix de la laïcité de la Mairie de Paris, dans le jury duquel figuraient presque tous les journalistes de Charlie.

La démocratie doit venir avant la religion

«J’ai essayé de créer des ponts. Ce que j’ai toujours expliqué aux musulmans, c’est que les Danois n’aiment pas ceux qui haïssent la liberté. Mais si vous êtes pour la liberté, vous serez toujours bien accueilli. Le fossé n’est donc pas entre promusulmans et antimusulmans, mais entre démocrates et antidémocrates», affirme Khader. «La démocratie doit venir avant la religion comme principe organisateur de la société», ajoute cet homme qui reçoit régulièrement des menaces de mort.

Naser Khader sait que seulement 20 % des musulmans danois sont d’accord avec lui, selon un sondage réalisé il y a quelques années. Mais il insiste pour qu’«une bataille s’engage à l’intérieur de la maison islam» afin que prévalent ces idées. «Pour moi, les islamistes radicaux sont les nazis de l’islam. Les gens les mieux placés pour les combattre sont les musulmans, nous devons être en première ligne. Actuellement, mon camp est petit, de même que celui des extrémistes, et au milieu il y a 80 % de gens passifs et silencieux, qu’il faut convaincre de nous rejoindre pour mener cette révolution», analyse l’ancien député, soulignant que pas un religieux n’a signé son appel pour l’instant.

Naser Khader affirme qu’Obama et Hollande«n’aident pas» en répétant sans cesse que les terroristes n’ont rien à voir avec l’islam. «Je ne suis pas d’accord. C’est l’islam aussi. En refusant de le reconnaître, les Occidentaux ne nous rendent pas service, à nous les musulmans démocrates. Car comment se battre si on n’identifie pas clairement l’ennemi ?» Naser Khader se dit en revanche favorablement impressionné par les récentes déclarations du président égyptien al-Sissi qui a appelé à une révolution dans l’islam. «Il faut qu’il aille plus loin, dit-il. Qu’il explique qu’on ne peut continuer de tolérer que les juifs soient traités de singes et les chrétiens de cochons dans les mosquées égyptiennes.» «Il est très important que le pouvoir politique donne l’exemple, car les grands centres théologiques comme l’université al-Azar ne bougeront que s’ils se sentent soutenus», conclut Khader.

Pour en savoir plus : http://www.lefigaro.fr