Le Québec ou la diversité au quotidien

Montréal

Partie pour une semaine à Montréal au Québec, pour un séminaire universitaire « Entreprise et Religions », voici quelques réflexion à battons rompus sur ce pays multiculturel.

Arrivés avec 6 heures de décalage, il nous faut aussi faire avec le décalage culturel. Ici à Montréal, tout est grand, large, haut. Les voitures, les rues, les building, les avenues, la chambre de l’hôtel, le lit.

Comparés à nos villes, notre espace nous paraît tout petit, racrapoté.
Dans les rues, se côtoient toutes les couleurs de peau, les religions, les modes. La visite des deux musées qui racontent l’histoire de la ville vient expliquer ces cultures qui co-existent dans Montréal.

Histoire de l’immigration à Montréal

Présence des indiens (550 ethnies) depuis des milliers d’années, le pays est découvert par les français qui vont et viennent sur ces terres hostiles. Au début du XVIe siècle, les Français entreprennent la colonisation du Québec. Ils s’installent sur les berges du fleuve Saint-Laurent. Grâce aux Filles du Roy – de jeunes Françaises, pour la plupart orphelines et qui ont quitté leur mère patrie pour participer à la colonisation – la population du Québec s’accroît.

Les Français, qui croient conquérir un territoire inoccupé, font vite face à des nations autochtones déjà établies depuis des milliers d’années. Très tôt, des relations s’établissent entre eux.

Aujourd’hui, le Québec compte 56 communautés autochtones, soit 81 864 Autochtones, dont 71 840 Amérindiens et 10 024 Inuits. Les dix nations amérindiennes et la nation inuite représentent environ 1 % de la population du Québec. En 1985, le gouvernement du Québec a été le premier gouvernement du Canada à reconnaître les nations autochtones.

Vagues migratoires

Dès le XIXsiècle, le Québec connaît plusieurs vagues migratoires, principalement d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Les loyalistes, colons américains fidèles à l’Angleterre, figurent parmi les premiers immigrants; ils ont quitté les treize colonies de l’Atlantique avant l’indépendance américaine. Au tournant du XXsiècle, les immigrants proviennent essentiellement d’Europe. Le recensement de 1911 dénombre, outre les Irlandais, environ 8 000 personnes originaires d’Allemagne.

Les années 1920 voient aussi arriver des personnes originaires de pays de l’Europe de l’Est. En 1931, la communauté juive compte déjà 60 000 membres au Québec, alors que l’on dénombre près de 25 000 personnes d’origine italienne, 10 000 personnes d’origine portugaise ainsi que 1 000 personnes d’origine allemande.

La Seconde Guerre mondiale engendre un nouveau mouvement migratoire vers l’Amérique. Le portrait démographique du Québec change.

Diversification de l’immigration

Depuis 1970, l’immigration au Québec s’est grandement diversifiée. Elle est aujourd’hui constituée de plus d’une centaine de communautés culturelles. Le contact avec ces nouveaux citoyens a insufflé un nouveau dynamisme à la société québécoise. Ils lui ont apporté une richesse culturelle, sociale, économique, scientifique et technologique.

Séminaire « Entreprise et Religion »

Deux jours de conférences-débats au sein de l’Université de Sherbrooke à Montréal.
Nous avons appris ce qu’étaient la politique des « accommodements raisonnables ». Son fondement : le droit à l’égalité. Pour qu’il y ait accommodement raisonnable dans une entreprise, il faut qu’il y ait une discrimination. Cette politique est parti de la discrimination des personnes handicapées.

L’entreprise et le salarié doivent faire des efforts sincères et sérieux pour trouver un terrain d’entente adapté à leurs besoins. Cette politique oblige les entreprises et les salariés à réfléchir ensemble. Elle pousse à la responsabilité de chacun pour le « travailler-ensemble ».

Concernant la question de le neutralité de l’Etat au Québec : elle est vérifiable dans l’action du fonctionnaire, pas dans ses vêtements. Il est donc possible (comme nous l’avons vérifié de nos yeux) que des policiers portent un pantalon « coloré » sans que cela ne pose problème.

Le dialogue interreligieux en entreprise comme pratique du management interculturel : il est important de réfléchir à la problématique de la vérité. Est-ce que je possède toute la vérité ? Ma vérité est-elle absolue ?

Dans un souci de dialogue en entreprise, il faudrait reprendre le fait que la vérité m’échappe inexorablement.

Réfléchir aux perceptions et préjugés que l’on peut avoir. Prendre conscience de mes perceptions à tout instant, suspendre mon jugement et vérifier mes préjugés. Pour cela, entrer en relation avec l’autre et approfondir mes compétences interculturelles.

Saisir l’importance de l’égalité fondamentale de chaque personne : reconnaître l’Autre et croire qu’il est possible d’apprendre de l’Autre, d’apprendre de chaque culture et de chaque religion.

Travailler avec des collègues de différentes cultures et religions suppose de gérer des compromis et des consensus : vouloir les atteindre à travers le bilan des points communs et des différences, savoir distinguer les conflits, les dilemmes et les crises ethniques ainsi que leurs sources.

Par mes actions, inactions, paroles et silences, je dis le monde dans lequel je voudrais vivre.

La seconde journée été tournée sous le signe de la spiritualité, dans un soucis d’aide au bien-être de chacun, pour une entreprise plus juste, pour un monde plus juste.

Interview de l’architecte Pierre Thibault. Son idée : « Créer de la beauté là où il n’y en a pas ! »

Il vient d’une grande famille où il a apprit l’essentiel de la vie, la responsabilité, le sens du partage. « Quand on a peu de choses, on est heureux ! »

Pour lui, tout est possible, il faut s’organise pour ! Sa question : créer de la poésie avec des contraintes, voir les opportunités, être à l’écoute des autres et de soi-même, évacuer les énergies négatives.

Deuxième intervention : Marie-Josée Legris, dirigeante de l’entreprise Brisson-Legris.

Ca sert à quoi de faire de la croissance si les gens sont malheureux ?

Elle mesure la réussite de son entreprise à son chiffre d’affaire, bien sûr, mais aussi au niveau de rires dans la salle de restauration, à midi !

Selon elle, il y a 3 qualités pour un patron : le courage, l’humilité et l’amour pour son travail et pour les employés, les clients.

Question du groupe : jusqu’où une entreprise, un chef d’entreprise peut amener les salariés en dehors de ce pourquoi ils sont là ?

Sa réponse : pour travailler ensemble, faire ensemble, il faut aussi faire ensemble en dehors de l’entreprise (temps de convivialité,…).

Nous avons évoquer un livre sur les accords Toltèques que voici :

1. Que votre parole soit impeccable : Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez. N’utilisez pas la parole contre vous ni pour médire d’autrui. 

2. N’en faites jamais une affaire personnelle : Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime de souffrances inutiles. 

3. Ne faites aucune supposition : Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.

4. Faites toujours de votre mieux : Votre “mieux” change d’instant en instant. Quelles que soient les circonstances, faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger.

Nous avons réfléchit à l’individu au travail : « Je ne veux pas être saucissonné, je veux être unifié ! »

 

Charles Baron nous a aidé à comprendre que le développement de la conscience est nécessaire pour assurer un leadership dans l’innovation et l’épanouissement collectif. En effet, nous sentons une perte de sens troublante au travail. Le schéma proposé depuis les Lumières était celui d’une préséance de la science comme explication du monde, l’expérience et le développement humain étant réservé à la religion.

Aujourd’hui, nous nous apercevons que ce paradigme est dépassé, qu’il ne fait plus sens.

 

A SUIVRE TRES PROCHAINEMENT…

Marie DAVIENNE – KANNI

Publié le 18 Mai 2015 à 16 h 30 à Montréal – Québec

Comment faire communauté en entreprise ? Deux jours de séminaire à Montréal

 Séminaire Entreprises et religions : c’est parti !!!

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Rejoignez la communauté

Animé par Dominique Coatanéa & Michel Younès

Ce slogan de lancement de la campagne pour la French Tech, filière numérique française, souligne au coeur de l’actualité entrepreneuriale française, la pertinence du questionnement sur la capacité à faire communauté en entreprise.
La première étape, sur la notion de communauté dans le contexte du pluralisme culturel et religieux, a permis de visualiser les tensions à l’oeuvre et de proposer un premier repérage des types de communautés.
L’étape actuelle est une invitation à affiner les valeurs susceptibles de mobiliser chaque acteur de l’entreprise en faveur du pluralisme culturel et religieux. L’enjeu est non seulement de repérer le pluralisme comme une richesse pour le projet entrepreneurial, mais encore d’en décliner les conditions de possibilité.
Par quels apprentissages doivent passer les appartenances culturelles et religieuses pour entrer dans un dialogue « polyphonique » ? Il s’agit de construire des « parcours de la reconnaissance » qui valorisent les apports positifs et régulent les freins au « vivre ensemble ». Cette créativité éthique est le noeud complexe et l’appel lancé par la notion même de communauté au coeur des organisations économiques.

 

Deux jours de séminaire à Montréal : 14 et 15 mai 2015

Éthiques religieuses et entreprises. Expériences canadiennes

Université de Sherbrooke, Campus de Longueuil

 

Séminaire international conjoint entre l’Université catholique de Lyon (France),

l’Université catholique de Louvain (Belgique) et l’Université de Sherbrooke (Canada)

(Chaire de recherche sur les religions en modernité avancée)

avec la collaboration de l’Institut de recherche pluridisciplinaire Religions, Spiritualités, Cultures et Sociétés de l’Université catholique de Louvain et du Centre de recherche Droit, Sociétés, Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS)

Participants (entre autres) :

Sébastien Arcand (Ph.D. Sociologie, Université de Montréal; Postdoctorat, Columbia University) est professeur agrégé au Département du management au HEC Montréal.

Charles Baron (Ph.D. en sciences de l’orientation, Université Laval), professeur agrégé au Département du management de l’Université Laval, membre de l’Ordre des psychologues du Québec.

Stéphane Bernatchez est professeur à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke

Michel Dion (Ph.D. Théologie, Université Laval) est professeur titulaire à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche en intégrité financière CIBC

David Koussens (Ph.D. Sociologie) est professeur au Département et d’études religieuses, titulaire de la Chaire sur les religions en modernité avancée et membre du Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke.

Sylvie Laviolette, doctorante en études du religieux contemporain de l’Université de Sherbrooke.

Thierry C. Pauchant (Ph.D. Management, University of Southern California (USC) est professeur titulaire de management à HEC Montréal où il dirige la Chaire de management éthique

Jamel Stambouli, candidat au doctorat en management/entrepreneuriat à HEC Montréal

Louis-Léon Christians, Professeur à l’Université catholique de Louvain, spécialiste du droit comparé.

Walter Lesch, Professeur à l’Université catholique de Louvain, spécialiste en éthique sociale.

Sophie Izoard, doctorante à l’Université catholique de Louvain, éthique et religions en entreprise.

André Daher, Université des Pères Antonins, Baabda, Liban, spécialiste gestion diversité religieuse dans les établissements scolaires.

Marie Davienne Kanni, formatrice diversité entreprise

Dominique Coatanéa, Docteur en théologie, directrice du Centre de Recherche en Entrepreneuriat social

Michel Younès, Professeur à l’Université catholique de Lyon, directeur du CECR

 

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