Faire ensemble pour mieux vivre ensemble

FondationSNCF

Pour Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF, la différence dérange, l’altérité fait peur mais la diversité est pourtant une réalité et une richesse.

Cette tribune est proposée par la Fondation SNCF dans le cadre de la rubrique « Vivre ensemble ».

La société française est plurielle, la diversité fait partie de notre quotidien, l’accepter est la seule solution. Différence culturelle, fossé intergénérationnel, guerre des sexes ou monde des valides inaccessible pour les personnes handicapées: il est urgent de partager nos différences, de se parler, de se comprendre pour vivre ensemble, en bonne intelligence et en paix. Est-ce possible ? Les immenses rassemblements qui ont soudé la France le 11 janvier et les multiples initiatives qui montent depuis prouvent que oui.

L’Etat a pris les choses en main. Le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitismelancé par Manuel Valls concentre 100 millions d’euros sur trois ans et quatre axes: de sanctions plus lourdes, la lutte active sur le net, l’éducation et une campagne de communication offensive. Parallèlement, la Fondation de France a donné une nouvelle impulsion en créant le Fonds du 11 janvier. Il vient soutenir les initiatives en faveur de la citoyenneté, de la connaissance du fait religieux et du vivre ensemble. La Fondation SNCF a répondu à l’appel et en est membre fondateur.

« Vivre ensemble en partageant nos différences »

C’est l’un des trois axes d’intervention de la Fondation SNCF depuis 2011. Concrètement, nous lui consacrons chaque année 800.000 euros. Plus de la moitié de cette somme finance des initiatives lauréates de l’appel à projets éponyme que nous organisons avec le Réseau national des maisons des associations (RNMA). En trois ans, nous avons ainsi soutenu 180 projets, co-construits par 500 associations et bénéficiant à près de 12.000 jeunes de toute la France.

Depuis 2011, nous soutenons la lutte contre les discriminations ou les inégalités et, de plus en plus, nous favorisons des actions positives de rapprochement de publics différents: jeunes-seniors, valides-non valides, garçons-filles, interculturel. Mais les préjugés ont la vie dure et on peut s’étonner de voir que, dans un pays comme la France, par exemple, être comédien noir et trouver un rôle au théâtre n’a rien de facile. Preuve que la problématique reste actuelle, que les différences cristallisent les conflits par méconnaissance, voire par ignorance, et qu’il y a urgence.

Fini les discussions. Agissons ensemble !

De ces quatre ans d’expérience, nous avons tiré pas mal d’enseignements que j’aimerais faire partager à ceux et celles qui veulent s’engager à leur tour. Le premier est de rapprocher des publics qui n’ont pas l’habitude, l’idée ou l’envie de se rencontrer. Le second, c’est de dépasser la tolérance passive pour se confronter à la réalité, à nos différences et à nos préjugés. Il ne suffit pas de cohabiter pour s’accepter, il faut faire et partager un projet commun, c’est l’occasion de s’apprécier, de changer le regard de l’autre aussi. Le vivre ensemble passe par le faire ensemble, et la tolérance active est la seule façon d’inverser sensiblement la tendance.

Les deux autres enseignements sont des leviers d’efficacité. La Fondation SNCF a choisi de soutenir des projets inter-associatifs, d’encourager les dynamiques de mutualisation. Ainsi, l’appel à projets « Vivre ensemble » organisé avec le RNMA retient chaque année 50 à 60 projets communs à deux ou trois associations. La méthode est efficace et elle plaît: édition après édition, toujours plus d’associations et de régions entrent dans l’aventure. La Fondation SNCF est la première à le faire et espère entraîner d’autres mécènes dans ce modèle performant et enrichissant.

Trouver des solutions dans les territoires

La dimension territoriale est le dernier enseignement que j’aimerais partager. Le territoire est la juste échelle des problèmes, des solutions, des acteurs, des bénéficiaires et le gage d’efficacité des initiatives. L’ancrage local de SNCF et la proximité de la Fondation via le réseau des 23 correspondants régionaux est un atout décisif. SNCF traverse les territoires, elle est aux avant-postes des enjeux de société. Oser nommer la diversité, la faire vivre, être utile au cœur de la société est un choix d’entreprise, celui de SNCF, décidée à prendre le risque de porter des projets qui mixent les publics, qui font pratiquer le vivre ensemble et qui donnent la force d’assumer ses différences pour mieux les partager.

 

Marianne Eshet
07/05/2015

 

Pour en savoir plus : http://www.youphil.com

Noël dans les entreprises : boudin blanc et chèques cadeaux

NOEL

85 % des comités d’entreprise font une action pour Noël (photo Tillwe/Flickr)

 

Dans les entreprises, Noël c’est du boudin blanc aux morilles à la cantine, des cadeaux pour les enfants, des chèques pour les grands. Et malgré la crise, la tradition perdure, même si tous les salariés ne sont pas logés à la même enseigne. Ce sont les comités d’entreprises (CE), obligatoires à partir de 50 salariés, qui gèrent les petits bonus pendant cette période.Pour Noël, « 85 % des CE font une action », assure Jacques Lambert, de SalonsCE, qui met en relation élus et fournisseurs. Et le budget est « préservé » car c’est le moment l’année où le CE dit « j’existe ». Parmi les incontournables: chèques cadeaux, colis gastronomiques, jouets, spectacles… et repas festif à la cantine. « C’est toujours la même chose quasiment », observe Patrick Hamonière, responsable de Forum CE, un autre intermédiaire.
Côté agapes, les cantines mettent les petits plats dans les grands et les tables se parent de nappes blanches. Ces repas festifs avec foie gras, cailles rôties ou bûche pour le même prix que d’habitude (environ 4 euros) sont un moment « sympathique », estime René Ollier, représentant SUD-PTT au CE d’Orange. Mais tout le monde n’est pas adepte : « je n’y vais pas en général car il faut faire une heure ou une heure et demie de queue, à moins d’être prêt à aller déjeuner dès 11 heures », témoigne une salariée de Thales Alenia Space à Toulouse.Autre classique, les « arbres de Noël » à l’extérieur autour d’un spectacle. Selon Jacques Lambert, « les CE sont les plus gros contributeurs au spectacle vivant ». Les dépenses de Noël sont financées sur le budget des « activités sociales et culturelles » du CE. Le taux de contribution de l’entreprise n’est pas fixé mais ne peut être revu à la baisseChez Air France, qui distribuera comme l’an dernier 18.000 jouets et livres, ce budget équivaut à plus de 3 % de la masse salariale, l’un des plus généreux, avec EDF ou la RATP.La moyenne du budget des quelque 40.000 CE est de « 1 % de la masse salariale », mais « la part consacrée à Noël est compliquée à savoir », reconnaît Jacques Lambert de SalonsCE.
Selon un rapport du Sénat, le budget global des CE des entreprises de moins de 99 salariés n’excède pas 19.000 euros en moyenne, là où il dépasse 600.000 euros au-delà de 500 salariés.

Mais petit budget ne veut pas dire fête ratée. « Environ 50 à 60 % de notre budget passe dans les fêtes de Noël », dit Marie Rialland, élue au CE de Benchmark group, société d’environ 100 personnes spécialisée dans les contenus en ligne. Le CE n’ayant aucun permanent, il est fait appel aux bonnes volontés pour l’emballage des cadeaux ou le goûter des enfants, « un moment sympa mais assez usant en fin d’année ».

Dans les grands groupes, le bon d’achat prédomine. « Le responsable du CE n’a pas envie de se casser la tête à trouver quelque chose qui plaise à tout le monde », explique Patrick Hamonière. Avec les contraintes alimentaires liées aux allergies ou aux religions (halal, casher, végétarien, etc.), « ça devient compliqué de faire un colis », ajoute Jacques Lambert.

Sortie en famille avec un spectacle

A la SNCF, certains résistent. « On est un peu contre les chèques cadeaux car on ne sait pas si c’est l’enfant qui en profitera », fait valoir un représentant d’un des 28 CE du groupe. Il prévoit toujours une « sortie en famille avec un spectacle » fédérateur, cette année au cirque Bouglione.

Les CE, qui ont « un pouvoir d’achat que n’a pas le commun des mortels », sont hyper courtisés. Les éditeurs de chèques cadeaux « ont des commerciaux qui vont les voir » et les prestataires rivalisent de « cadeaux » pour les séduire, raconte Patrick Hamonière.

Mais quand les entreprises restructurent, la fête peut s’en ressentir. Comme en 2012 à l’usine PSA de Charleville-Mézières, où le repas avait été annulé ou chez Air France, où l’arbre de Noël a disparu, mais où le CE a maintenu la distribution des cadeaux.

Avec AFP

Pour en savoir plus : http://www.fait-religieux.com

La rédaction | le 23.12.2014 à 08:00