Laïcité, nom(s) de Dieu(x) !

 LaîcitéNomsdeDieu

Depuis la loi de 1905 qui a instauré la séparation des Eglises et de l’Etat, la France est un pays laïque. L’Etat reste neutre, garantit la liberté de croyance comme d’athéisme, et protège la liberté de culte de chacun.

Plus récemment, il est question, dans les propos des partisans de la laïcité, de cantonner la religion, ses pratiques, ses signes extérieurs, à une « sphère privée », dont on se demande quelles peuvent bien être les frontières : domicile, page Facebook, for intérieur, cercle de famille ?

Nul n’a le droit de bloquer la circulation dans une rue par sa prière. Une seule religion doit y régner : celle de la bagnole. Nul n’a le droit, dans les administrations ni à l’école de la République, de s’affubler d’un voile, d’une jupe longue ou d’une grande barbe rituelles, d’une croix voyante autour du cou ou d’une kippa sur la tête. En revanche, des publicités de 4 mètres par 3 peuvent défigurer les abords des villes en toute impunité et les élèves de l’école publique arborer des t-shirts et des baskets siglés, griffés, qui les transforment en hommes-sandwiches. Le culte farouche de la consommation est compatible avec la République. Soit.

On l’a compris : ce sont les religions traditionnelles qui sont visées. Les religions spirituelles. Les religions religieuses. Celles dont les adeptes adorent un dieu ancien. Pourtant, à trop prétendre les mettre au ban de la société, on risque le constat d’impuissance. Car, de références à l’une ou l’autre divinité, le langage le plus courant en est truffé.

Parfaite cohérence laïcarde ?

Il en est pour mettre la laïcité au pinacle, pour chanter ses louanges avec un enthousiasme jovial ? Quelle erreur ! Le latin pinaculum désignait le faîte du Temple de Jérusalem, et l’adjectif jovial est issu de Jovis, le génitif de Jupiter, réputé pour sa bonhomie… Quant à l’enthousiasme, ce beau mot exaltant venu du grec, il signifie qu’on est animé de l’intérieur par un souffle divin.

Non, soyons clairs, pour être d’une parfaite cohérence laïcarde, il faudrait modifier notre calendrier – comme l’avait fait, du reste, la Convention nationale en instituant le calendrier républicain en 1793. Changer d’ère, car nous sommes au XXIe siècle… après Jésus-Christ. Débaptiser les jours de la semaine car si lundi n’est que le jour de la lune, mardi est celui du dieu Mars, mercredi celui du dieu Mercure, jeudi celui de Jupiter, dieu des dieux du panthéon romain, vendredi le jour de Vénus, la déesse de l’amour et samedi celui du dieu Saturne. Quant à dimanche, en latin dies dominica, c’est ni plus ni moins que le jour du Seigneur. Ceci accompli, nous devrions encore cesser de lire les partitions, d’écouter ou de jouer de la musique, et ce, chaque jour que Dieu fait, car notre façon de désigner les notes de la gamme, ut ou do, , mi, fa, sol, la, si provient en droite ligne d’un chant du VIIIe siècle, un hymne à saint Jean-Baptiste du bénédictin lombard Paul Diacre :

UT quant laxis REsonare fibris
MIra gestorum FAmuli tuorum
SOLve polluti LAbii reatum
Sancte Iohannes

(Pour que tes serviteurs fassent résonner
les prodiges de tes hauts faits
par leurs cordes vocales bien souples,
efface le péché de leurs lèvres souillées,
saint Jean.)

Le musicien italien Guido d’Arezzo, en constatant que l’hymne s’élevait à chaque vers, avait décidé d’en faire ressortir les premières syllabes et celles qui suivaient l’hémistiche pour attribuer leur nom aux sons de plus en plus haut (à noter que UT sera remplacée par DO au XVIe siècle car c’est la première syllabe de Domine, Seigneur).

Il faudrait enfin chasser de notre vocabulaire la monnaie. Son nom vient en effet par extension du surnom de la déesse Junon, Moneta (celle qui avertit, la conseillère), car la monnaie était frappée dans son temple ; abolir le bureau, ainsi baptisé à cause de la bure des moines qui recouvrait jadis les tables de travail des copistes; ne plus utiliser d’ammoniac, puisqu’il tient son nom du lieu de sa première découverte : un temple consacré au dieu Ammon, en Libye ; abandonner les éoliennes, du nom du dieu grec des vents, Eole ; interdire strictement les kyrielles de kermesses qui animent nos week-ends sur tout le territoire national, car ces deux mots viennent de la formule liturgique en grec Kyrie Eleison, gloire à Dieu ; ne plus mentionner sur les chaînes publiques d’information l’existence des kamikazes – en japonais : le vent des dieux. Et cesser d’ajouter du thym dans nos gigots, nos ratatouilles et nos bouquets garnis, car cette plante aromatique tient son nom de la racine grecque thy- qui évoque les parfums et les fumées des offrandes sacrées.

Oui, Français, encore un effort si vous voulez être laïques.

A moins qu’au contraire, nous ne le soyons tous de toute façon…

Laïc : du latin laïcus, lui-même issu du grec laos, peuple, d’où l’adjectif laikos, du peuple – opposé à klêrikos, clerc.

Laïc s’est dit longtemps de quelqu’un qui n’était ni ecclésiastique (de l’église) ni religieux. L’adjectif servait à désigner le commun des mortels, par opposition aux professionnels ou aux dignitaires, en somme. Il s’emploie aujourd’hui par opposition à ecclésiastique ou théocratique, et cause souvent des abus de langage. Les tenants de la laïcité absolue en arrivent à fonder une nouvelle religion, avec leur obsession de supprimer toute référence à une foi quelconque et tout enseignement de la vaste culture religieuse. Exemple récent : les vacances de Noël, de Pâques et de la Toussaint rebaptisées – ou plutôt renommées – tant bien que mal « vacances d’hiver, de printemps et d’automne ». Hélas, il reste plus de fêtes chrétiennes que de saisons… D’ailleurs, qui proteste contre la liberté octroyée aux mécréants autant qu’aux croyants par les congés du lundi de Pentecôte, du jeudi de l’Ascension et du 15 août qui célèbre l’Assomption de la Vierge Marie ?

Tu ne prononceras pas en vain le nom de Dieu, dit la Bible. Ni celui de la laïcité, ajoute le sage.

Sur ce, je vous laisse à vos réflexions. Salut ! Adieu ! et Goodbye ! (en vieil anglais : God be with you…)

 

Sophie Cherer

PUBLIÉ LE 05/05/2015 À 15:34

Pour en savoir plus : http://www.lavie.fr/

 

Rencontre « La foi au service de l’humanité »

Coexister2

Cet après-midi, nous nous sommes retrouvés à Grenoble, à l’Espace Ninon Vallin.

Organisé par le groupe diocésain des relations avec les musulmans, animé par Marie DAVIENNE – KANNI et Elisabeth LETZ.

Rencontre préparée avec Abdennacer ZITOUNI, imam du Centre Culturel Musulman de Grenoble.
Nous étions une soixantaine et avons parlé du quotidien des musulmans : quel sens au jeûne et à l’abstinence du ramadan, la place des femmes, comment vivre sa foi au quotidien, quelle laïcité voulons-nous mettre en oeuvre, mais aussi que faire ensemble ?

Il semble que les méconnaissances des chrétiens et des musulmans sur leur propre religion et foi et celles des autres soient au coeur des problématiques du quotidien des personnes présentes.

Des pistes ont été donné : servir ensemble des repas aux personnes qui sont sans-domicile fixe, donner son sang ensemble, comme COEXISTER.
Une proposition de jeûne, lancée par le magazine LA VIE a été faite, pendant le temps du Carême, tous les vendredis.

La rencontre s’est terminée en temps de discussions par petits groupes autour d’un thé et de gâteaux. Beau temps d’échanges, à refaire !

A Noël, préparer plus qu’une trêve

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A travers l’activité de coaching, je me rends compte que la période de Noël n’est pas forcément la plus simple à vivre. Il se rejoue à travers ces 24 heures qui séparent le réveillon du 24 décembre et du repas du 25 décembre des scénarios pas toujours plaisants. Aussi me semble-t-il bon de se préparer un minimum à vivre cet événement pour qu’il demeure un temps de joie. Voici plusieurs conseils issus d’un article que j’ai rédigé pour l’hebdomadaire La vie. Bonne fête à tous.

Le 24 décembre 1914, sur la ligne de front. Les Allemands se mettent à chanter des cantiques. Dans la tranchée en face, les anglais reprennent des airs de Noël. Puis les uns envoient des barres de chocolat, les autres balancent du saucisson. De part et d’autres, des soldats s’aventurent alors hors de leurs abris, sur le champ de bataille. Des cigarettes sont échangées, on chante, on sort les bouteilles, une partie de football s’improvise. Le grand public a découvert l’existence de ces scènes de fraternisation à travers le film « Joyeux Noël ». « À l’époque, tout le monde croit à une guerre courte et espère retrouver rapidement les siens, précise le père Robert Poinard, vicaire général du Diocèse aux armées, qui connait bien cette période pour avoir travaillé à partir de lettres d’aumôniers militaires. « Mais ces échanges pacifiques sont demeurés rares, les trêves ont plutôt servi à récupérer les morts et les blessés», prévient-il. C’est pourquoi l’idée même de parler d’une trêve familiale pour Noël le choque. « Cela impliquerait de considérer la famille essentiellement comme un lieu de conflits entre des adversaires dissemblables, aux intérêts divergents et dont le but premier est de se combattre pour imposer sa vision à « l’ennemi » ! »

En général, l’ambiance familiale est loin d’être un face à face conflictuel. Mais même dans ces cas là, les attentes demeures particulièrement fortes et les retrouvailles pas toujours si chaleureuses qu’on le souhaiterait. À dix jours des festivités, comment se préparer pour donner toutes ses chances à ces moments de rencontres avec l’ensemble de la tribu, parfois le seul de l’année ? Conseillers conjugaux et psychologues nous confient des pistes pour cultiver une disposition intérieure afin de goûter pleinement à la joie de Noël.

Un) Se protéger d’une attente trop forte

« Sans en être toujours conscients, nous avons tendance à surinvestir affectivement les fêtes de Noël, d’autant que toutes les conditions sont réunies pour favoriser cet état d’esprit », met en garde Maylis Duffaut, conseillère conjugale et familiale du Cler, à Chatou (78). Pour peu que le réveillon se tienne dans la maison de son enfance, les souvenirs remontent et avec eux d’anciennes rancoeurs et frustrations que l’on croyait avoir laissé derrière soi depuis longtemps. Souvent, nous revenons dans ces demeures nous-mêmes en tant que parents et constatons un écart entre l’éducation que nous avons vécue et celle que nous dispensons. Nous aurions moins reçu de nos parents que ce que nous offrons à nos enfants ! À nouveau, de vieilles contrariétés risquent de resurgir en moins de temps qu’il ne faut pour déboucher une bouteille de champagne. Nous voilà plongés dans une certaine morosité. « Dans ces cas-là, mieux vaut accepter que des souvenirs de relations difficiles apparaissent sans leur donner toute la place, ni essayer de régler immédiatement ces situations » préconise Maylis Duffaut. Si Noël représente la fête de la famille par excellence, elle n’a pas vocation à régler toutes les querelles avec les parents, frères, soeurs, cousins et cousines. Le tout en moins de 24 heures chrono ! Le réveillon réunit souvent au moins trois générations, auquel il faut ajouter les « pièces rapportées » qui ont vécu d’autres ambiances de Noëls et peut-être aussi des amis, avec encore des attentes différentes. Que toutes ces personnes soient présentes sous un même toit constitue déjà un bel exploit. « Si le déroulé des festivités ne se trouve pas en adéquation avec ce que l’on espérait, le temps passé ensemble constitue autant de graines semées qui pourront susciter des relations apaisées par la suite » constate pour sa part la thérapeute de couple, Catherine Serrurier. « A Noël, il ne nous est pas demandé de tout régler, mais plus modestement de faire un pas vers l’autre. »

Mais pour ne pas tomber dans la sinistrose à la moindre contrariété, encore faut-il s’attaquer à une autre idée reçue : la vie familiale rimerait toujours avec harmonie. C’est du moins ce qui semble se passer chez les autres « Dans chaque famille se produit toujours des ajustements, signe que la vie n’est pas figée, poursuit Catherine Serrurier. Si le déroulé du réveillon produit des frottements entre les participants, c’est aussi que chacun a évolué depuis les dernières rencontres. Rêver d’une totale harmonie revient à figer chacun dans un rôle immuable qu’il serait censé jouer chaque année avec application, mais qui a vraiment envie de vivre ce scénario ? »

Deux) Identifier les critères essentiels d’un bon Noël

Finalement qu’est-ce qu’un Noël réussi ? Pour les uns, il faut impérativement que les convives s’offrent les cadeaux le soir, pour d’autres il est impensable de les ouvrir seulement le matin. Pour les chrétiens, la participation à la messe et le fait de parler de la naissance de Jésus comme un ingrédient incontournable, mais ce rituel n’est plus accepté par tous. Effectuez le test autour de vous : chacun s’est constitué « sa liste » pour réussir le réveillon et chacun jure le cœur sur la main qu’il détient la véritable recette d’un Noël authentique. Cette diversité de critères s’avère souvent source de conflits, car elle touche à la fois à la magie de l’enfance et à ce qui est sacré pour chacun d’entre nous. Pour remédier à cette situation, propose le docteur Marie Parent, conseiller conjugal et familial du Cler, à Lyon, il peut être bon de recenser ces fameux critères nécessaires pour passer un bon réveillon. Puis éliminer ceux qui vous semblent secondaires et dont vous pouvez vous passer pour ne garder qu’une liste resserrée. » Ayant clarifié vos attentes, vous allez pouvoir les exprimer à vos proches leur laissant la possibilité d’y répondre, tout en libérant intérieurement de la place pour accueillir leurs besoins. Ainsi, Philippe aimerait bien renouveler le menu du réveillon, mais il doit faire face à l’attachement de ses beaux parents à la présence de la dinde et de la buche. En définissant ces clés de Noël, il a pris conscience que la participation à la messe le soir comptait plus que le renouvellement du menu prévu pour l’occasion. Il a choisi de ne pas chercher à chambouler la liste des plats. Par contre, il a demandé à ce que les festivités ne débutent qu’à 20 heures afin de lui permettre ainsi qu’à ses enfants de se rendre à la célébration de 18h30.

Trois) Décréter la trêve des reproches

A Noël, pourquoi ne pas accomplir un pas supplémentaire vers les autres ? Catherine Serrurier propose de « ne pas se centrer sur les zones d’ombre et les travers connus des proches, mais sur ce qui est beau à observer chez les autres. » À travers le déroulé des festivités (qui ne correspond pas exactement à ce que l’on souhaite), qu’est-ce qui nous touche, qu’est-ce qui renouvelle notre regard sur des personnes que nous croyons pourtant bien connaître ? L’émerveillement de Noël ne concerne pas seulement la naissance de Dieu fait homme, mais aussi certaines attitudes étonnantes (en bien) de nos proches. Cette attitude intérieure s’exerce vis-à-vis de chaque participant pris individuellement, mais aussi à l’égard de la famille tout entière. Chaque tribu cultive son propre style, certaines se montrent plutôt bruyantes, d’autres plus recueillies, toutes ont inventé une façon de festoyer qui leur est spécifique. Pourquoi ne pas savourer simplement cette façon de demeurer ensemble en laissant de côté ce qui divise au moins pour 24 heures ?

Quatre) Surfer sur le climat de paix de Noël

Le père Angelo Romano appartient à la communauté sant Egidio où il intervient comme médiateur dans des conflits à travers le monde. Cette paroisse romaine propose des temps de prière quotidiens, un service aux plus pauvres, mais aussi une aide pour les couples et les familles en difficultés. « A Noël, il y a clairement une atmosphère particulière dont on peut profiter pour favoriser une réconciliation » suggère-t-il. L’ histoire de la naissance de Jésus lui semble particulièrement inspirante. « Finalement, l’assemblée présente à cette occasion se compose à la fois de bergers venus en voisins, des étrangers partis de loin comme les rois mages, et en même temps tous les proches de Joseph et Marie ne sont pas là. Pourtant avec ce groupe aux attentes diverses, il se passe quelque chose de l’ordre d’un partage fraternel, avec du soutien et de l’écoute. » Même si nos assemblées familiales réunissent des convives aux attentes affectives plus ou moins fortes, des degrés d’intimité variables, avec des histoires différentes, il peut se produire des moments de fraternisation.

Dans cette perspective, Angelo Romano insiste sur l’importance d’une bonne attitude d’écoute. « Les échanges familiaux sont de plus en plus marqués par ce que nous voyons à la télévision. Durant les émissions de débats, chaque intervenant semble n’avoir pour objectif que de pilonner les positions de l’adversaire. Avec comme unique stratégie de crier plus fort que les autres, de les interrompre ou de caricaturer ses propos. Ce mode de communication tend à devenir aussi la norme dans les échanges plus personnels. Les fêtes de fin d’année peuvent être l’occasion de revenir à d’autres modes d’échanges où notre interlocuteur peut aller jusqu’au bout de ses phrases, voir même être relancé par une question montrant que l’on s’intéresse à lui ». De même, le pape Francois conseille trois mots pour faciliter les relations de famille : pardon, merci, mais aussi de façon plus inattendue : « est ce que c’est permis ? » À force de se retrouver chaque année au même endroit avec les personnes identiques, chacun s’autorise certaines pratiques sans vérifier qu’elles ne gênent pas les autres. « En demandant à nouveau si cela convient au reste de la famille, nous renouons avec une saine humilité où tout ne nous est pas dû, sans chercher à occuper le terrain à tout prix par une multitude d’initiatives. » constate le père Romano. Cette attitude permet d’expérimenter la gratitude au sens fort : demeurer reconnaissant pour l’abondance que la vie procure à chaque être quand il demeure ouvert, à ses proches, à l’existence. Une présence gratuite, qui donne, sans attendre de retour. Pas de territoire acquis, ni de droits à conserver, mais plus de dons.

15 Décembre 2014, 18:14pm| Publié par Etienne Séguier

Pour en savoir plus : http://cultivetestalents.over-blog.com

Où est la diversité religieuse ?

KateWilliamNouvelleZélande

CRÉÉ LE 08/04/2014 / MODIFIÉ LE 09/04/2014 À 06H52

Singapour est en tête des pays détenant la plus grande diversité religieuse, le Vatican demeure en toute logique la lanterne rouge. La France est gratifiée par le Pew Reseatch Center d’une belle 25e place sur les 232 pays pris en compte.

Plusieurs évènements de cette semaine ont révélé à quel point la liberté religieuse demeure bien fragile sur l’ensemble des continents, et combien l’objectif du dialogue et de la cohabitation s’affiche encore pour beaucoup de contrées comme un horizon lointain.

Alors que le Père van der Lugt
était assassiné ce lundi à Homs, alors qu’au Pakistan un couple de chrétiens se retrouvait condamné pour blasphème, qu’en Chine les protestants restent dans le collimateur de l’État, ou qu’à Bagdad des chrétiens voient leurs maisons réquisitionnées par des gangs armés (pour ne citer que ces quelques cas), il semblait intéressant de revenir sur une recherche publiée il y a quelques jours par le Pew Research Center.

Dans le cadre de sa prochaine étude sur le paysage religieux mondial, le fact tank s’est penché sur un indice qui classe chaque pays en fonction de sa diversité religieuse.

Bien sûr, cet indice ne prend pas en compte les nombreux paramètres nécessaires à l’élaboration d’une cohabitation sereine (respect légal des minorités, influence des différents groupes…), il s’attache plutôt à comprendre ici la diversité en fonction de la répartition de la population parmi huit groupes religieux (voir ci-dessous). Plus la population d’un pays se répartit équitablement entre les différents groupes, plus celle-ci fera preuve de diversité. C’est ainsi que le Vatican est le pays qui accueille le moins de diversité religieuse avec ses 99% de catholiques.

Au-delà de ce chiffre anecdotique, il est intéressant de réaliser que parmi les 12 pays qui ont selon cette étude la plus grande diversité religieuse en leur sein, 6 sont de la région Asie-Pacifique (Singapour, Taiwan, Vietnam, Corée du Sud, la Chine et Hong Kong); cinq sont en Afrique sub-saharienne (Guinée-Bissau, Togo, Côte-d’Ivoire, le Bénin et le Mozambique); et un en Amérique latine et dans les Caraïbes (Suriname). Aucun pays européen ne fait partie du groupe de tête.

Pour autant, la France
(25e) se classe devant des pays comme les États-Unis (63e). Selon le Pew Institute, en effet, les chrétiens représentaient en 2010 63% de sa population, alors que deux autres groupes se partageaient d’importantes parts: les religieux non affiliés (28%) et les musulmans (8%).

La population européenne reste selon ce sondage majoritairement chrétienne (75%), avec 6% de musulmans et 15% de « non affiliés ».

La liste des huit religions prises en compte est celle-ci : les cinq religions mondiales (bouddhisme, christianisme, hindouisme, islam et judaïsme) ; les « non-affiliés » (agnostiques, athées…) ; les adeptes des religions traditionnelles ; et enfin les adeptes d’autres religions (comme la foi baha’ie, le jaïnisme, le shintoïsme, le sikhisme, le taoïsme, Tenrikyo, Wicca et le zoroastrisme).

http://www.lavie.fr

L’importance de la formation à la culture éthique et religieuse des enseignants

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Présent au Collège des Bernardins à l’occasion d’une conférence autour de la chaire Andrea Riccardi sur le thème : « La globalisation, une question spirituelle », le cardinal Renhard, président de la Conférence épiscopale allemande, a souligné l’importance de la formation à la culture éthique et religieuse des enseignants. Vidéo en partenariat avec la formation en ligne Agapan du collège des Bernardins.

Pour voir la vidéo :

Agapan est une formation en ligne, ce qu’on appelle un MOOC, élaborée par le pôle de recherche du Collège des Bernardins et dont le but est de proposer à l’apprenant :

– de connaître les éléments de base de la ou des religions étudiées, des rites propres à chacune, des dates et personnages clefs, ainsi que de l’exégèse de textes.
– de parler des enjeux actuels.
– d’entrer dans une logique œcuménique et ouverte avec les meilleurs spécialistes de la question.

Chaque module comprend 6 leçons de 2 heures chacune, des vidéos pédagogiques complémentaires et de la documentation téléchargeable. La validation d’un module donne lieu à la délivrance d’un certificat de formation continue. L’ensemble de la formation est validé par un diplôme de master en culture éthique et religieuse délivré par l’Université catholique d’Ukraine (Lviv) en partenariat avec le Pôle de recherche du Collège des Bernardins (Paris) et de son département « Société, Liberté, Paix ».

http://www.lavie.fr