Ramadan sous la canicule : quand jeûner devient un péché

RamadanCanicule

Le mois du Ramadan est finit depuis jeudi dernier, mais la canicule de cette année 2015 a été d’une rare intensité. Dans ces conditions, quelle attitude doivent adopter les musulmans qui jeûnent pour ne pas subir les fâcheuses conséquences d’un coup de chaud sur leur santé ?

Alerte canicule. Météo France a placé depuis mardi 30 juin près de 50 départements de France en vigilance orange en raison d’un « épisode caniculaire précoce et durable ». L’épisode de l’été 2003 reste gravé dans les mémoires. La canicule avait alors fait 15 000 morts, les autorités sanitaires ayant sous-estimé à l’époque l’impact de la chaleur sur les populations fragiles.

Les pouvoirs publics se disent aujourd’hui mobilisées pour parer à cette situation, « appelée à durer et à s’étendre à de nouvelles régions du Nord et de l’Est du pays » selon le ministère de la Santé. Des conseils pratiques sont également diffusés à grande échelle pour faire face à la chaleur.*

Jeûner malgré tout ?

Particularité cette année, l’épisode caniculaire intervient en plein mois du Ramadan. La France n’est pas la seule à le subir. Plusieurs pays du monde musulman font face à une exceptionnelle chaleur, comme au Pakistan où les autorités dénombrent plus de 1 300 morts en une semaine.

Lors de cette période de 29 ou 30 jours consécutifs, les musulmans se soumettant à ce pilier n’ont pas la possibilité de manger et surtout de boire de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Chacun y va de son astuce pour tenir bon : s’asperger d’eau fraîche – la douche n’étant pas interdite pendant Ramadan ! –, se rincer la bouche, rester au frais ou encore éviter de sortir pendant les fortes périodes de chaleur.

Mais lorsque la difficulté est telle que la santé peut ne plus suivre, faut-il se forcer à jeûner ? La réponse est évidemment non, de l’avis des principales écoles juridiques de l’islam. La vie est sacrée et c’est autour de ce principe fondamental que la religion musulmane est aussi bâtie, bien que des usurpateurs aient décidé d’en dévoyer les enseignements pour justifier le terrorisme.

Mehdi, 29 ans, témoigne : « J’ai souvent mal aux reins mais je me suis forcé à faire Ramadan au début. Comme tout le monde, avec tout le monde… ». Non sans conséquences, aggravées par la hausse de températures observée depuis plusieurs jours : certaines fois, « je n’arrive presque plus à bouger. » Sous les conseils avisés de son entourage, il est désormais convaincu que la meilleure chose à faire pour sa santé est d’arrêter le jeûne le temps qu’il faudra. « Même quand j’ai l’impression que ça va mieux. Je dois boire », dit-il.

La dérogation a ses règles

Car se forcer à jeûner malgré les risques encourus n’est pas recommandé, voire interdit dans certains cas, et revient en effet, selon la tradition islamique, à dénigrer une faveur de Dieu envers les Hommes. « Dieu veut pour vous la facilité, Il ne veut pas pour vous la difficulté », lit-on à la sourate « La Vache » (verset 185). Ainsi, toute personne se sentant en incapacité de jeûner par crainte pour sa santé sont dispensées de jeûne. Nul besoin d’une énième fatwa : la dérogation est déjà possible pour elles, quel que soit l’âge, au même titre que les malades, les personnes très âgées, les femmes enceintes ou encore les voyageurs.

En revanche, ils sont tenus de rattraper les jours non jeûnés dans l’année « par un nombre égal d’autres jours » (verset 184 de la sourate « La Vache ») dès lors qu’ils sont en capacité de le faire ou bien, le cas échéant, de compenser ces jours par des dons en nature ou en argent afin de nourrir des nécessiteux. Etre dispensé de jeûne ne signifie pas forcement avoir raté son Ramadan : autant faire usage de la dérogation lorsque celle-ci est justifiée !

 

Les conseils à adopter par tous, mais surtout par les personnes fragiles les plus à risques, diffusés par le ministère de la Santé afin de lutter au mieux contre les conséquences de la chaleur :
• Buvez régulièrement de l’eau sans attendre d’avoir soif ;
• Rafraîchissez-vous et mouillez-vous le corps (au moins le visage et les avants bras plusieurs fois par jour) ;
• Mangez en quantité suffisante et ne buvez pas d’alcool ;
• Évitez de sortir aux heures les plus chaudes et passez plusieurs heures par jour dans un lieu frais (cinéma, bibliothèque municipale, supermarché, musée…) ;
• Evitez les efforts physiques ;
• Maintenez votre logement frais (fermez fenêtres et volets la journée, ouvrez-les le soir et la nuit s’il fait plus frais) ;
• Pensez à donner régulièrement de vos nouvelles à vos proches et, dès que nécessaire, osez demander de l’aide ;
• Prévoir le matériel nécessaire pour lutter contre la chaleur : brumisateur, ventilateur….
• Consultez régulièrement le site de Météo France pour vous informer.
Pour en savoir plus : http://www.saphirnews.com

Aïd al-Fitr 2015 : le CFCM a tranché, la fin du Ramadan connue

Ramadan2015

L’après-midi n’est pas terminé mais le Conseil français du culte musulman (CFCM) a tranché. A l’issue d’une réunion des responsables de fédérations musulmanes à la Grande Mosquée de Paris, l’instance a annoncé, jeudi 16 juillet, que l’Aïd al-Fitr, qui acte la fin du Ramadan et le début du mois de Chawwal, est fixé au vendredi 17 juillet.

Les musulmans de France termineront ensemble ce jeudi leur jeûne, qui aura duré 29 jours. La décision du CFCM coïncide cette année avec l’annonce faite en amont par le Conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR) qui actait aussi l’Aïd al-Fitr pour le 17 juillet sur la base des calculs astronomiques.

Cette méthode est adoptée de longue date en Turquie et largement suivie dans les pays des Balkans, en Allemagne ou encore en Amérique du Nord, où les fédérations musulmanes fixent en avance les dates de début et de fin des mois lunaires, au-delà du Ramadan. En France, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) en a fait son principe mais est restée discrète cette année à ce propos, ce qui n’a pas donné lieu à de vifs débats comme observés l’année passée.

L’annonce du CFCM est fondée principalement sur les décisions prises dans le monde musulman, à commencer par l’Arabie Saoudite qui a décrété que le mois du Ramadan se termine jeudi. L’Indonésie était le premier pays musulman à avoir pris une décision similaire.

Toute l’équipe de Saphirnews souhaite dès à présent aux musulmans de France une excellente fête de l’Aïd al-Fitr !

Rédigé par Hanan Ben Rhouma

Jeudi 16 Juillet 2015

Pour en savoir plus : http://www.saphirnews.com/

 

Et je me joins à l’équipe de Saphirnews pour présenter à tous les musulmans qui liront ces lignes une belle fête de l’Aïd al-Fitr !

Vous avez été bien courageux d’affronter la chaleur cette année ! Que la Paix soit sur vous !

Marie DAVIENNE – KANNI

 

Comment prévenir la radicalisation des plus jeunes ?

Ils seraient quelques 70 mineurs à être concernés, en France, par le phénomène croissant de la radicalisation djihadiste selon les estimations des autorités. Un chiffre certainement inférieur à la réalité. « Nous voulons mieux connaître et mieux repérer les jeunes en situation de risque vis à vis de la radicalisation et adapter notre prise en charge », admet Catherine Sultan, directrice de la protection judiciaire de la jeunesse, lors d’une journée nationale de formation, organisée le 14 avril à l’Ecole nationale de la protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) à Roubaix.

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 Un enfant dans un reportage vidéo de Vice News sur Daech. (Photo : D.R.)

Dans la cadre du plan de lutte gouvernemental, la PJJ bénéficie d’une enveloppe de 11 millions d’euros pour recruter 170 agents supplémentaires à temps plein : 70 référents laïcité et citoyenneté, 82 nouveaux postes de psychologues qui doivent permettre selon Catherine Sultan une « meilleure appréhension du phénomène » et 18 éducateurs « en soutien dans les lieux où la problématique est la plus forte ». Ces 82 embauches sont très significatives car il y a aujourd’hui 377 psychologues en poste.

Cette administration qui compte 9.000 agents (dont 6.000 éducateurs) est donc en train de constituer un réseau de 70 référents « laïcité et citoyenneté », originaires pour moitié de la PJJ et venus pour moitié de l’extérieur. Pilotés par Delphine Bergere-Ducote, référente nationale citoyenneté et laïcité, ils ont une double tâche. Ils doivent tout d’abord lutter contre la radicalisation en faisant remonter toutes les informations au niveau de la mission nationale de veille et d’information (MNVI) rattachée directement au cabinet de la directrice de la PJJ. Et en soutenant les professionnels sur le terrain pour traiter les cas les plus complexes.

Aujourd’hui sur les 70 mineurs en France qui ont été repérés en situation de radicalisation la moitié était déjà pris en charge par la PJJ et l’autre moitié sont des primo-délinquants.« Nous avons les mêmes chiffres qu’au niveau national, c’est à dire beaucoup de convertis et nous voyons aussi une proportion croissante de filles, souligne Delphine Bergere-Ducote . Face à ce phénomène nous devons avoir un contre discours préventif et nous avons de gros besoins en formation ». La journée de formation qui s’est tenue à Roubaix s’intègre dans un plan national de sensibilisation à la lutte contre la radicalisation qui va se mettre en oeuvre sur trois ans et concerner tout les agents de la PJJ, qu’ils soient dans des structures de service public ou du secteur associatif habilité.

Conception protéiforme de la laïcité

Les 70 référents seront aussi concernés directement par un plan d’action sur la laïcité et les pratiques religieuses des mineurs. Cette question, en chantier depuis trois ans, a bien sûr pris une importance toute particulière à la suite des attentats de janvier. Dans une note publiée le 25 février, a reconnu la « conception protéiforme de la notion de neutralité » qui prévalait jusqu’à présent dans ses établissements. Certains refusaient de traiter toute question de pratique religieuse. Il y a eu, aussi,  des cas de d’incitation à la prière ou d’actions de prosélytisme qui ont d’ailleurs fait l’objet de sanctions administratives. Et entre les deux, le personnel est souvent dérouté par les différentes conceptions de la laïcité.

La direction de la protection judiciaire de la jeunesse va donc préciser ses règles sur la laïcité au travers de deux notes spécifiques. La première donnera plus de consistance au volet laïcité des règlements de fonctionnement des établissements prenant en charge des mineurs afin de baliser les pratiques religieuses de ces jeunes. L’autre va clarifier les règles de neutralité auxquelles sont tenus les agents publics et les personnels des associations privées intervenant dans les établissements.

A la croisée entre lutte contre la radicalité et laïcité, la PJJ dispose aussi d’un budget de 900.000 euros pour développer pour ses jeunes des actions dites de « citoyenneté et de laïcité ». Elle compte s’appuyer sur des partenaires extérieurs habitués notamment aux problématiques de lutte contre le racisme. En ce qui concerne la lutte contre la radicalisation, « nous pouvons nous appuyer sur des structures comme le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI). Mais leurs intervenants sont très sollicités », explique Delphine Bergere-Ducote. « Sans aborder frontalement les questions religieuses, on peut aussi aller vers le culturel et l’histoire avec l’Institut du monde arabe ou l’Institut des cultures d’islam ».

Alix de Vogüé | le 28.04.2015 à 15:00

Pour en savoir plus : http://www.fait-religieux.com/

Pourquoi les musulmanes portent-elles de plus en plus le voile ?

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Encore rare il y a vingt ans, le port du voile s’est répandu, ce qui suscite de nombreuses crispations au sein de la population française. Décidée à lutter contre cette expansion, une association musulmane s’est associée à une journée sans voile vendredi. Retour sur les motivations de celles, souvent jeunes, qui décident pourtant de l’arborer.
Le port du voile cristallise bien des tensions en France. D’autant qu’il s’est réellement répandu chez les jeunes musulmanes. S’il est difficile de chiffrer le phénomène, les spécialistes s’accordent sur sa montée en puissance ces vingt dernières années. Tandis que les générations précédentes ont lutté pour pouvoir le retirer, certaines filles d’aujourd’hui, qu’elles soient enfants d’immigrées ou converties à l’islam, prônent un retour au religieux et à l’affirmation publique de leur foi. Le port du voile, qui concernait des cas isolés il y a vingt ans, revêt désormais une dimension politique, idéologique et culturelle. « Au milieu des années 2000, on a vu se répandre le port du simple foulard et du voile intégral en France », affirme Raphaël Liogier, auteur du Mythe de l’islamisation (1).

« Le religieux, une manière de se distinguer »

Le port du voile « s’est développé d’une manière très différente de celle que l’on a pu observer dans le monde traditionnel musulman : on assiste à une revendication des jeunes filles pour ce qu’elles sont, d’une façon moderne. On a un retour vers la foi, une sorte de revival. Elles cherchent à retrouver leurs racines ; elles ont le sentiment que leurs parents ont délaissé leur religion et se sont soumis à la culture du pays d’accueil. » Le port du voile, que le sociologue compare à certains mouvements de jeunesse comme « le punk des années 1990 », se justifie presque de manière philosophique : « Le religieux, c’est une manière de se distinguer par la performance, de faire des choses difficiles justement parce qu’elles sont difficiles. » Cette rigueur que les jeunes filles s’imposent, au prix parfois d’un rejet, leur paraît gratifiante.

Cette rhétorique religieuse, que les filles voilées avancent constamment, fait pourtant l’objet de débats, même chez les penseurs musulmans. Pour l’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, « il y a un conflit sur la perception de ce vêtement. Le concept de voile islamique me gêne. Il n’y a pas d’habit islamique, ni pour les hommes ni pour les femmes. Certains musulmans exagèrent cette pratique et la juge essentielle, alors qu’il n’y a pas de fondement univoque dans les textes. » L’imam voit dans le port du voile une sorte de « mode ». « C’est une pratique devenue tendance. Le voile est devenu un objet cosmétique, esthétique. On le met de manière à attirer, pour séduire. On le détourne de son sens premier : celui de traduire une pudeur. »

Un fossé intergénérationnel

Inquiètes, des féministes québecoises ont décidé de faire du 10 juillet une « journée sans voile » pour envoyer un signal et porter la lutte sur la place publique. Cette année, le collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers, qui considère le voile comme la « marque d’une inégalité sexiste et imposée par le patriarcat », a rejoint le mouvement. Nadia Ben Missi, membre de l’association, rappelle « qu’il n’est ni une exigence ni une obligation religieuse. Elles disent qu’elles l’ont choisi, qu’elles sont libres. Elles le justifient par l’islam et la culture qui y est associée, sans réaliser que c’est en fait une interprétation radicale de l’islam. Ce n’est pas la seule façon d’être musulmane. Or ces femmes vont jusqu’à considérer les autres comme des mécréantes. »

Par Paméla Rougerie | Le 09 juillet 2015

Pour en savoir plus : http://madame.lefigaro.fr/

(1) Le Mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective, de Raphaël Liogier, Éd. du Seuil, 212 p., 16 €.

(2) Des voix derrière le voile, de Faïza Zerouala, Éd. Premier Parallèle, 258 p., 5,99 €.

 

Ramadan au Maroc : Musulmans et Juifs réunis pour un ftour inédit à Casablanca

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En partenariat avec l’Association « Marocains Pluriels » présidée par M. Ahmed Ghayet, plusieurs personnalités de la société civile juive marocaine ont organisé mardi soir à Casablanca un ftour inédit autour du « savoir vivre ensemble » et auquel ont participé plus d’une centaine de leurs amis musulmans accueillis et invités à cette occasion pour fêter et célébrer « la richesse et la profondeur de la diversité culturelle et spirituelle marocaine ».

Invité d’honneur de cette manifestation, le Conseiller du Roi, M. André Azoulay, a longuement analysé « les fondamentaux historiques, politiques et constitutionnels qui donnent à cette exemplarité marocaine la durabilité et la légitimité autour desquelles se construit et se renforce le consensus national porté avec éclat par le leadership de SM le Roi Mohammed VI ».M. Azoulay a tenu dans ce contexte à souligner le caractère structurel de « cette réalité marocaine » qui ne doit pas être assimilée à « une réaction conjoncturelle ou circonstancielle qui trouverait sa justification ou sa seule raison d’être dans une réponse ponctuelle à apporter à la crise que connaît aujourd’hui la Communauté des Nations s’agissant du savoir vivre ensemble et du dialogue de toutes nos cultures, religions et civilisations ».

« Dans un monde en quête de repères, la boussole marocaine est plus précieuse que jamais », a affirmé avec force le Conseiller due Roi, rappelant le « seuil historique franchi par notre pays en juillet 2011 avec le vote de notre nouvelle Constitution qui garantit le caractère irréfragable des acquis qui fondent et consolident la diversité et la modernité sociale et culturelle de notre société ».

Pour le président de l’Association Marocains Pluriels, M. Ahmed Ghayet, cette rencontre est une occasion pour montrer aux jeunes en particulier, la particularité du Maroc comme terre de tolérance, de dialogue intercommunautaire et de partage. Et de mettre en avant que l’histoire du Royaume, caractérisée par la coexistence et la cohabitation entre les Marocains de différentes origines et confessions, a vu sa consécration dans la Constitution de 2011 qui a confirmé cette réalité du Maroc, « fier de ses afflux musulman, juif, berbère, arabe et saharo-hassani, nourri de ses affluents africain, andalou et méditerranéen ».

Pour d’autres intervenants, le Maroc a eu le courage et la capacité visionnaire de proposer une Constitution qui témoigne d’un Maroc contemporain, historiquement forgé et ciselé par la civilisation berbère, le judaïsme, la civilisation arabo-musulmane et par son identité hassanie.

A rappeler que le Prix Nord-Sud du Conseil de l’Europe a été attribué, mercredi dernier à Lisbonne, à M. André Azoulay pour sa contribution au processus de paix au Moyen Orient ainsi que pour la promotion du dialogue interculturel en Méditerranée.

Ont assisté à cette soirée, d’éminentes personnalités du monde diplomatique, de l’art, de la culture, de la politique ainsi que des représentants de la société civile.

L’association Marocains Pluriels entend, à travers cette action, faire progresser les valeurs qu’elle défend à savoir la diversité, le partage, l’ouverture, le dialogue et mettre en relief l’identité marocaine et sa culture.

Mercredi 8 Juillet 2015 – 17:36
Atlasnfo avec MAP
Pour en savoir plus : http://www.atlasinfo.fr

Fait-religieux.com s’endort pour un temps indéterminé

A dhow is seen at sunset during a training session on May 22, 2015 in the waters off the island of Sir Bu Nair on the eve of the Al-Gaffal 60 foot Traditional Dhow Sailing Race, in which boats will set sail off the island near the Iranian coast, until they reach the finish line at the Burj Al-Arab in Dubai. The 25th annual dhow sailing race has a total prize money of 10 million dirhams ($272,000). AFP PHOTO / MARWAN NAAMANI

Le site que vous avez pris l’habitude de lire, Fait-religieux.com, a été lancé à l’été 2012. En trois ans, il a réussi à s’installer dans le paysage des médias en ligne. Pour ce que nous en savons, il y a parmi ses lecteurs, en France et dans la francophonie, des croyants et des non croyants, des catholiques de gauche, de droite et du centre, des laïques de toutes nuances, des musulmans, des juifs, des protestants, des orthodoxes, des bouddhistes, des sikhs, des hindous, des baha’is, des ahmadis, des mormons et d’autres cultes minoritaires, chacun venant s’informer sur l’actualité de toutes les religions.

La société éditrice, la SAS Bellefeuille Edition Presse, avait pour vocation, à terme, de gagner de l’argent. Comme dans les manuels d’économie, il lui fallait pour cela investir en capital et en travail, et s’efforcer de rencontrer un marché. L’investissement en capital a eu lieu, l’investissement en travail également, quiconque a lu les articles publiés chaque jour par nos journalistes professionnels et nos blogueurs a pu s’en rendre compte.

Ce qui ne s’est pas matérialisé, c’est le marché. Pour dire les choses simplement : trop peu de lecteurs ont été prêts à payer pour lire ce que nous leur proposions. Avec le temps leur nombre aurait sans nul doute augmenté, mais ce temps-là, nous ne l’avions plus. Faute d’avoir trouvé des investisseurs ou des repreneurs, nous avons dû nous résoudre à mettre l’entreprise en liquidation. La thématique du fait religieux, autrement dit l’approche non confessionnelle des croyances et de leurs effets, ne perd ni de son actualité, ni de sa pertinence. Nos confrères des médias généralistes en ont pris conscience et traitent beaucoup plus abondamment que par le passé les sujets liés aux religions.

Un site spécialisé comme le nôtre n’a pas vraiment d’équivalent en France ou en Europe. Aux Etats-Unis, les deux titres qui s’en rapprochent , Religion News Service et Religion Dispatches, sont financés par des fondations universitaires. Un modèle qui devrait faire réfléchir en France : si une information est utile socialement mais non viable économiquement, il serait souhaitable que des structures à but non lucratif puissent en assurer l’existence. Et la signataire de ces lignes n’a pas le moindre doute à cet égard : accroître en quantité et en qualité la couverture des questions de religion et de laïcité reste un objectif socialement utile dans le monde d’aujourd’hui, et particulièrement en France.

Comme dans les génériques de fin, il est juste de citer toutes les personnes qui ont contribué à l’histoire de Fait-religieux.com : les fondateurs, d’abord, dès 2011, Jean-Luc Pouthier, Hanène Sassi et Sophie Gherardi, rejoints très vite par Eric Azan, Litzy Briscan, Louise Gamichon, Eric Rohde, Julien Vallet, Patricia Zhou, Claire Gandanger à Strasbourg et un peu plus tard par François Desnoyers et Alexandre Lévy, notre rédacteur en chef.

Nous avons eu des collaborateurs réguliers et précieux, Yves-Marc Ajchenbaum, Lysiane Baudu, Akram Belkaïd, Anne-Charlène Bezzina, Linda Caille, Ekaterina Dvinina, Nathalie Hamou (Israël), Frédéric Hastings, Ignazio Ingrao (Vatican), Rachida Gmiz, Faker Korchane, Anne Madelin, Marie-Ange Maire Vigueur (Rome), Camille Pavy, Alix de Vogüé, Tigrane Yégavian. Des blogueurs pleins de talent : Nathalie Baravian, Marc Bayard, Simon Castéran, Eric Lebrun, Marine Quenin, Jean-Louis Schlegel.

Et les plumes qui ont fait un passage plus ou moins long : Marine Afota, Samim Akgönül, Mouloud Akkouche, Maud Amandier, Danielle André, Ange Ansour, Antoine Arjakovsky, Dominique Avon, Mohamed Bajrafil, Stephen Berkowitz, Abdennour Bidar, René Blanc, Luca Bossi, Caroline Bretones, François Burgat, Pauline Busonerat, Nicolas Cadène, Catherine Caron, Martine Cerf, Alice Chablis, Joan Charras Sancho, Arab Chih (Algérie), Claudine Fiuza, Ludovic Clerima, Brice Couturier, Jérôme Cristiani, Floriane Degan, Karima Dirèche, Anne Dory, Rachida El-Mokhtari, Carine Elkouby, Jeanne Estrapade, Philippe Gaudin, Mariachiara Giorda, Antoine Gosse, Sévrin Graveleau, Thomas Grossmann, Jean-Philippe Gunet, Adnan Ibrahim, Gabrielle Hardy-Enngelson, Aïda Kekli, Adrien Larelle, Hugo Le Picard, Marie Lopez, Fabien Leone, Anne Madelin, Pascal Maguesyan, Raphy Marciano, Félix Marquardt, Mathieu Martinière, Olivier Mongin, Claude Nataf, Solange Nuizière, Alice Papin, Louise Piguet, Tristan Pouthier, Samuel Pruvot, Anna Ravix, Patrice Rolland, Laurent Réveilhac, Patrick Sbalchiero, Jean-Philippe Schreiber, Elise Saint-Jullian, Katia Scifo, Julia Sei, Michel Serfaty, Nadia Sweeny, Ingrid Therwath, Paul Thibaud, Louis Thubert, André Vauchez, Caroline Vigent, Caspar Visser’t Hooft, Suzi Vieira, Michel Warschawski.

Et un média, ce ne sont pas que des journalistes. Combien ont été importants, chacun à sa façon, Katia Huguet, Erwin Calvez, Sasha Cohen, Yann Gibert, Roxane Lesecq, Geoffrey Marcellot, Pascal Roux, et auparavant Pierre-Marie Bernard, Martine Cohen, Christophe Cornu, Claire Giudicenti, Lola Petit, Anne Serin-Reyl.

Citons aussi des institutions de la presse : l’AFP pour sa couverture et ses magnifiques photos, nos partenaires Eglises d’Asie, Toute la culture, Toutéduc et Zaman France. Sans oublier Myeurop-info.

Si quelqu’un a été oublié, qu’il ne s’en offusque pas. L’oeuvre a été collective, les remerciements le sont aussi. Sur Internet, l’information ne meurt jamais, elle s’endort. Fait-religieux.com entre donc en sommeil, pour un temps indéterminé.

Sophie Gherardi

le 30.06.2015 à 15:09
En savoir plus sur http://www.fait-religieux.com/

Le symbolique Kosovo organise sa 4e Conférence interreligieuse

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Atifete Jahjaga, présidente du Kosovo

L’un des thèmes principaux de cette rencontre était la lutte contre les discours haineux, notamment via Internet et les réseaux sociaux devenus des terrains de chasse favorables aux extrémistes. Du 28 au 30 mai dernier, Pristina a accueilli religieux, experts et journalistes pour faire un état des lieux et échanger leurs expériences.

Dans un hôtel donnant sur l’avenue Mère-Teresa, 200 participants venus du monde entier ont  pu entendre Atifete Jahjaga, présidente du Kosovo, ouvrir les débats. Les religieux locaux ont présenté un visage apaisé et uni qui a pu en surprendre plus d’un. Ainsi, l’archimandrite orthodoxe Sava Janjic a noté que « les religions n’avait pas joué de rôle dans le conflit qui avait ensanglanté le Kosovo ». Le président de la Conférence islamique locale, Ejup Ramadani, a appelé « à l’éradication de l’extrémisme, où qu’il soit caché ». Pour les catholiques, très minoritaires mais partie intégrante du peuple albanais, Don Lush Gjergji a souligné que « personne n’a réussi à briser l’unité religieuse du pays, ce qui doit en faire un produit d’exportation ».

Les religions, l’ONG la plus importante du monde

Pour conclure cette  session, l’ancien grand rabbin de Norvège, Michael Melchior, a partagé l’une des ses plus fortes expériences de dialogue interreligieux. En 2014, alors qu’il préparait la fête du Kippour en Israël, il fut informé que des extrémistes voulaient provoquer une émeute entre juifs et musulmans, profitant de la coïncidence de dates avec la fête de l’Aïd al-Adha – un jeûne contre un festin… Immédiatement, il a pris contact avec les imams locaux et, ensemble, ils ont pu éviter un bain de sang. Le rabbin Melchior d’en conclure que « les religions sont l’ONG la plus importante du monde »

Substance et efficacité des tables rondes

Particularité de cette rencontre, l’accent mis sur les solutions à apporter pour lutter contre la haine sur Internet. Ainsi, la directrice des produits de Facebook, Monika Bickert, a détaillé les stratégies du groupe dans ce sens. Des tables rondes expliquant comment devenir des activistes de la paix religieuse ont également suivi, sous l’impulsion du vice-ministre des Affaires étrangères Petrit Selimi. L’évènement est, en effet, l’un des piliers de la « diplomatie numérique » du Kosovo qui veut donner le modèle d’une société musulmane parfaitement laïque au reste du monde. De petits groupes de jeunes activistes du dialogue, comme les Français de l’association Coexister avaient aussi fait le déplacement pour partager leurs expériences de terrain auprès des jeunes avec d’autres acteurs, notamment de nombreux Américains. Parmi les questions posées, la place et la responsabilité des médias et des journalistes dans la connaissance et la présentation des religions ont été mises en avant et, il faut le dire, pas toujours à l’avantage des organes d’information. Un sujet important pour empêcher les extrémistes de trouver des arguments en faveur de leurs causes.

Par Antoine Colonna, envoyé spécial

publié le 01/07/2015

Pour en savoir plus : http://www.lemondedesreligions.fr/

Internet et religion : quelques clefs pour un décryptage

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Depuis une trentaine d’années seulement, on ne cesse de répéter que l’Internet a profondément transformé le paysage culturel des sociétés. Mais en quoi et jusqu’à quel point ? Sous couvert de « révolution digitale »,  les théories les plus fantaisistes ont été avancées, annonçant l’avènement d’une « nouvelle ère » pour les sociétés et pour les cultures. Mais qu’en est-il pour les religions, que Georges Balandier avait, il y a déjà trente ans, qualifié d’institutions parmi les plus résistantes à la modernité et à la mondialisation ?  Depuis le début des années 2010, les dits « réseaux sociaux »,  et de manière plus générale l’Internet ont été pointés du doigt pour leur rôle dans l’intense travail missionnaire dont les mouvances musulmanes radicales (dans l’appel au djihad) mais aussi chrétiennes (le prosélytisme des groupements évangéliques) représentent l’expression la plus visible – et la plus problématique : les événements récents sont venus tragiquement le confirmer.

Vecteur des idées fondamentalistes et de l’extrémisme religieux, l’Internet ? Le contraire aurait été étonnant, considérant que le réseau électronique est par excellence, une caisse de résonance aux pensées alternatives (celles du « complot ») et un espace de communication alternatif aux groupes minoritaires. Mais on ne saurait limiter toutefois le propos à ces aspects les plus saillants par leur caractère spectaculaire : ils restent marginaux dans un univers électronique où les manifestations du religieux sont nombreuses et complexes. Cet article entend proposer quelques éléments de décryptage  d’un tableau brossé à très grands traits et sans prétention à l’exhaustivité.

S’il est d’abord une évidence, c’est que le religieux se présente sur Internet sous des formes dispersées et d’abord sous la forme relativement neutre d’une esthétique visuelle renvoyant massivement à des traditions exotiques pour l’usager : les nombreux jeux en ligne empruntent à la magie offensive, au mana, à des entités surnaturelles venues d’inframondes, d’armées de démons, bref, de symboles « païens » ou de références explicites aux monothéismes dans les temps médiévaux et baroques, qui nourrissent un imaginaire gothique très en vogue sur la toile. Mais les dieux dans les jeux online ne sont qu’une forme métaphorisée des dieux sur le net, qui désignent cette fois l’engagement concret des groupes religieux dans le monde virtuel.

Accusées de participer d’une aliénation de l’homme par la machine, les Nouvelles Technologies ont fini par s’inscrire dans la culture et certains n’hésitent pas à comparer l’Internet à de la religion en vertu d’une identique capacité de création de virtualités qui sont pourtant plus réelles que la réalité : à l’image d’une noosphère moderne (après Teilhard de Chardin) ou d’une Gaïa technologique que n’aurait pas renié Lovelock, certains n’ont pas hésité à voir dans l’Internet bien plus qu’un réseau collectif, une entité supra-collective dotée de sa propre volonté, un deus in machinaen quelque sorte. Hypothèse hasardeuse, mais qui ne rend pas compte de la réalité : celle des appropriations de l’Internet par des groupes religieux.

D’abord et parce qu’elles ne sont neutres que d’un point de vue strictement matériel, les technologies de l’information électronique font l’objet d’une évaluation morale par les religions : sont-elles réellement adaptées aux messages religieux et symboles sacrés qui ont, durant des siècles, empruntés d’autres circuits et supports de communication ? Internet et les autres moyens d’information et de communication s’inscrivent, comme l’a montré Régis Debray dans un ouvrage très documenté mais parfois parsemé de jugements de valeurs (Dieu, un itinéraire, paru en 2001) dans une histoire longue, celle des médias qui, des peintures pariétales jusqu’à la connectivité électronique actuelle, en passant par l’écriture cursive, l’architecture ornementale, l’imprimerie, la télévision et le cinéma… dont la révolution digitale n’en figure qu’une étape finale, amenant ses propres mutations : la virtualité communicationnelle et l’ultra connectivité que les religions sont peu ou prou obligées d’adopter si elles veulent proliférer ou simplement survivre.

Ce qui amène à un premier – et pour le moins attendu – domaine de réflexion et d’investigation, en l’occurrence les manières dont les communautés religieuses s’approprient une technologie qui est en premier lieu susceptible de véhiculer des messages, symboles et images profanes, pour ne pas dire profanatrices. La pornographie emprunte en effet de mêmes réseaux électroniques que ceux des religions et outre ce danger de pollution symbolique, l’usage d’Internet est susceptible de détourner des normes morales et praxéologiques : il y a quinze ans, les moines chrétiens et bouddhistes doutaient de leur droit à « surfer » et si oui, devaient-il le faire à des fins privées ou institutionnelles ? Depuis, les cyber-temples et les sites officiels des grandes religions se sont multipliés, dont les grandes confessions du monde entendent désormais moraliser le monde grâce aux NTIC.

On se trouve ici dans le premier cas de figure de ce que le chercheur canadien Christopher Helland appelle des « religions online » : religions qui existent historiquement et ont intégré l’usage de l’Internet dans leurs stratégies de survie. Mais la religion sur Internet, c’est aussi tout un monde de créativité hors de ces cadres attendus : l’invention de cultes virtuels ou virtualisés, dont beaucoup participent de l’extension, sur la toile, de ces que les sciences sociales ont désigné comme des « cultes » ou des « sectes », c’est-à-dire des organisations parareligieuses (« spirituelles ») aux liens lâches et à la théologie fluctuante (mélangeant les références à la nébuleuse New Age, aux traditions ésotériques occidentales et aux « sagesses » orientales), alors que d’autres (moins nombreuses) sont de pures inventions, cultes parodiques qui miment les religions existantes (la Church of the Flying Spaghetti Monster apparait à ce titre comme un modèle-étalon de la religion virtuelle fictive). Il s’agit là des « online religions » dans l’acception de Helland, qui n’ont de principal régime d’existence que virtuel.

L’internet c’est enfin et surtout un foisonnement de rapports particuliers qui se tissent entre des individus (usagers) et des ressources religieuses, sans nécessairement passer par des institutions ni susciter aucune effusion ressemblant à de la croyance ou de la foi. Avec le développement des technologies de l’information et de la communication, le religieux se transforme aussi en ressource  informationnelle : une approche profane et souvent laïque qui passe par la consultation des nombreuses sources scripturaires en ligne (les textes sacrés des traditions de l’histoire), et quelques sites d’information sur le religieux (qui hiérarchisent un peu plus les données à disposition), les technologies « connectent » (« relient », donc, au sens du religio classique) les individus à des objets de croyance selon les modalités techniques variées (sites web, flux RSS, communication immédiate de type twitter©, réseaux sociaux de type facebook©) et des effets qui ne le sont pas moins.

La surprise vient de ce que ces connections (forcément) individuelles ne génèrent pas nécessairement ce qu’il est convenu de regrouper sous la tutelle conjointe de l’individualisation, de la déterritorialisation ou de la « détraditionalisation » (déculturation) des religions : si ces phénomènes sont bien sûr observables dans des segments d’usagers qui se constituent des « religions à la carte » (pour paraphraser le sociologue français Jean-Louis Schlegel) au gré du surf, en fonction du stock d’informations religieuses à disposition, et des intentions des usagers (qui « piochent » et « bricolent »), d’autres catégories de connectés se retrouvent quant à eux dans une quête (avouée ou pas) de liens communautaires (médiatisés par les techniques) qui les amènent intentionnellement à s’inscrire dans des « communautés », qui ne sont plus des paroisses, confréries, ou assemblées, mais des communautés virtuelles, aux normes souvent plus souples et à la participation plus sporadique que leurs modèles de références – et pour autant, ce sont là des communautés morales et sociales, un cadre presque traditionnel du sacré, s’il n’était médiatisé par la mise en abîme du virtuel et médiatisé par un écran…

Ainsi, à partir de ces courts mais significatifs exemples de religions métaphorisées par l’esthétique du jeu en ligne, grandes religions poussées à investir le web pour s’acclimater de l’ultramodernité et de la mondialisation, religions alternatives et minoritaires qui  s’approprient  à dessein des technologies d’information moins régulées que les grands médias classiques, religions inventées que le web fait exister comme une résistance parodique au pouvoir des cultes réels, et enfin relations au sacré et à ses formes sociales qui oscillent entre dissolution moderne et recomposition hypermoderne… se dessinent quelques-unes des formes émergées dans le vaste champ des possibles de la technologisation du religieux — et la « religionisation » des technologies informationnelles — qui reste encore à explorer.

Lionel Obadia (Université de Lyon 2 et Institut d’Etudes Avancées de Strasbourg).

Samedi 28 Mars 2015
Pour en savoir plus : http://www.o-re-la.org/

La fibre interreligieuse des mouvements scouts français

Scouts

Pour les Scouts musulmans de France (SMF), cela n’a été qu’un juste retour des choses. En 1991, alors qu’ils décidaient de lancer leur association,  ils avaient été aidés par les Scouts et guides de France (d’inspiration catholique). « Ils nous avaient notamment accueillis pour la formation de nos cadres », indique Abdelhak Sahli, président des SMF. Alors, lorsqu’à leur tour, les bouddhistes ont décidé en 2007 de lancer leur organisation scout, les Eclaireurs de la nature, c’est tout naturellement que les SMF les ont accompagnés dans ce processus.

Ces mouvements d’entraide n’ont rien d’anecdotique. Ils mettent en lumière une capacité des différentes entités du mouvement scout français à multiplier les échanges et les manifestations au-delà de leur appartenance confessionnelle. Un mouvement scout qui met d’ailleurs volontiers en avant cette spécificité.

Les différentes organisations travaillent par exemple à la mise en place de camps communs. Associations juive, musulmane, catholique ou encore laïque peuvent ainsi se retrouver lors d’une même manifestation. « J’ai assisté à l’un de ces moments, c’était très impressionnant, se souvient Driss Rennane, aumônier général du scoutisme musulman. Chaque mouvement organisait un temps spirituel et les autres pouvaient y assister. Les barrières de l’appartenance religieuse étaient bannies. » « Un beau moment de partage », à ses yeux.

Des camps communs au-delà des confessions

Les Eclaireurs de la nature sont des nouveaux venus au sein de la fédération du scoutisme français. Ils ont rejoint l’organisation en tant que membre associé le 19 avril dernier. Mais ils n’ont pas attendu cette reconnaissance officielle pour organiser, eux aussi, des activités communes avec d’autres mouvances scouts. « Nous aimons beaucoup mettre en place des camps communs, souligne Bastien Isabelle, président de l’association. L’idée est des plus simples : nous souhaitons nous ouvrir, aller au contact des autres. » Une initiative conjointe sera organisée en ce sens l’été prochain en Savoie avec les Scouts musulmans de France. D’autres ont eu lieu les années passées avec les Scouts et guides de France.

Le mouvement scout français encourage d’ailleurs de telles initiatives, à travers l’opération« Vis mon camp ! », « proposition de rencontre destinée à tous les membres du scoutisme français » et qui lance cette invitation aux plus de 110.000 jeunes membres des différentes organisations : « Pour l’été, tu peux contacter un camp d’une autre association qui sera à côté du tien, pour partager ensembles des moments uniques. »

Au-delà des frontières françaises, le scoutisme international travaille également aux rassemblements interculturels et interreligieux. C’est ainsi qu’en 2016 aura lieu en France le Roverway, vaste mouvement de convergence des 16-22 ans des différents mouvements, à l’échelle européenne. La commune de Jambville dans les Yvelines devrait être l’épicentre de cette manifestation. « C’est un projet porté par toutes les associations, explique Bastien Isabelle. C’est un travail collectif particulièrement intéressant : nous le préparons tous ensemble. »

Les chapelles françaises

Si les échanges entre associations scouts apparaissent réguliers en France, l’Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS) souhaiterait que les structures hexagonales aillent plus loin. « L’OMMS n’aime pas le modèle qui a prévalu jusqu’à ce jour en France, composé de différentes chapelles, note un cadre-dirigeant. Elle préférerait une seule et unique entité englobant l’ensemble des associations. »

Pour l’heure, les chapelles sont toutefois bien en place. Mais les Français y inscrivant leurs enfants ne les perçoivent pas, aux dires de leurs dirigeants, comme des structures hermétiques. « Plus des ¾ des jeunes qui nous rejoignent n’ont pas de parents bouddhistes pratiquants, indique le président des Eclaireurs de la nature. Des familles catholiques n’ayant pas d’association des Scouts et guides de France proche de chez eux nous confient également leurs enfants. Notre message est clair sur la question confessionnelle : nous ne sommes pas là pour faire de ces enfants des petits bouddhistes. » 

Ces associations apparaissent même comme un recours pour certaines familles. Les Scouts musulmans de France l’ont constaté depuis que la question du djihadisme de jeunes européens en Syrie a pris de l’ampleur. Les attentats de Paris, en janvier, auraient, eux aussi, incité des parents à se tourner vers leur mouvement. « Nous avons beaucoup de demandes, assure leur président, Abdelhak Sahli. Suite à ces événements, des familles essaient de trouver des alternatives à la  »dérive de la jeunesse » et peuvent faire appel à nous pour mener des actions de prévention. » Elles ne sont pas les seules. Le monde politique frapperait aussi à la porte du scoutisme musulman. Un mouvement perçu aujourd’hui, presque malgré lui, comme l’un des seuls capable de porter efficacement, sur la radicalisation, un message préventif auprès de la jeunesse.

François Desnoyers
le 08.06.2015 à 12:04
Pour en savoir plus : http://www.fait-religieux.com/

Pour en finir (vraiment) avec le terrorisme

Geopolitique-BernardGuetta

Les attentats de Tunis et de Sanaa viennent de confirmer que les pays musulmans sont les plus touchés par les actions djihadistes contre les populations civiles. Le dernier numéro de « Manière de voir » rappelle également que, si elle permet de mobiliser l’opinion, la « guerre contre le terrorisme » contribue à l’aggravation des problèmes politiques sous-jacents, notamment au Proche-Orient.

Ce fut une bataille homérique, couverte heure par heure par tous les médias du monde. L’Organisation de l’Etat islamique (OEI), qui avait conquis Mossoul en juin 2014, poursuivait son avancée fulgurante aussi bien vers Bagdad que vers la frontière turque ; elle occupait 80 % de la ville de Kobané, en Syrie. Les combats firent rage pendant plusieurs mois. Les miliciens kurdes locaux appuyés par l’aviation américaine reçurent des armes et le soutien de quelque cent cinquante soldats envoyés par le gouvernement régional du Kurdistan d’Irak. Suivis avec passion par les télévisions occidentales, les affrontements se terminèrent début 2015 par un repli de l’OEI.

Mais qui sont ces héroïques résistants qui ont coupé une des têtes de l’hydre terroriste ? Qualifiés de manière générique de « Kurdes », ils appartiennent pour la plupart au Parti de l’union démocratique (PYD), la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Or le PKK figure depuis plus d’une décennie sur la liste des organisations terroristes dressée aussi bien par les Etats-Unis que par l’Union européenne. Ainsi, on peut être condamné à Paris pour « apologie du terrorisme » si l’on émet une opinion favorable au PKK ; mais à Kobané, leurs militants méritent toute notre admiration. Qui s’en étonnerait à l’heure où Washington et Téhéran négocient un accord historique sur le nucléaire et où le directeur du renseignement national américain transmet au Sénat un rapport dans lequel l’Iran et le Hezbollah ne sont plus désignés comme des entités terroristes qui menacent les intérêts des Etats-Unis (1) ?

Ce fut un été particulièrement agité. A Haïfa, un homme déposa une bombe sur un marché le 6 juillet ; vingt-trois personnes furent tuées et soixante-quinze blessées, en majorité des femmes et des enfants. Le 15, une attaque perpétrée à Jérusalem tua dix personnes et fit vingt-neuf blessés. Dix jours plus tard, une bombe explosa, toujours à Haïfa, faisant trente-neuf morts. Les victimes étaient toutes des civils et des Arabes. Dans la Palestine de 1938, ces actes furent revendiqués par l’Irgoun, bras armé de l’aile « révisionniste » du mouvement sioniste, qui donna à Israël deux premiers ministres : Menahem Begin et Itzhak Shamir (2).

Un concept flou

Résistants ? Combattants de la liberté ? Délinquants ? Barbares ? On sait que le qualificatif de « terroriste » est toujours appliqué à l’Autre, jamais à « nos combattants ». L’histoire nous a aussi appris que les terroristes d’hier peuvent devenir les dirigeants de demain. Est-ce étonnant ? Le terrorisme peut être défini — et les exemples du PKK et des groupes sionistes armés illustrent les ambiguïtés du concept — comme une forme d’action, pas comme une idéologie. Rien ne relie les groupes d’extrême droite italiens des années 1970, les Tigres tamouls et l’Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army, IRA), sans parler de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du Congrès national africain (African National Congress, ANC), ces deux derniers dénoncés comme « terroristes » par Ronald Reagan, par Margaret Thatcher et, bien sûr, par M. Benyamin Netanyahou, dont le pays collaborait étroitement avec l’Afrique du Sud de l’apartheid (3).

Au mieux, on peut inscrire le terrorisme dans la liste des moyens militaires. Et, comme on l’a dit souvent, il est l’arme des faibles. Figure brillante de la révolution algérienne, arrêté par l’armée française en 1957, Larbi Ben Mhidi, chef de la région autonome d’Alger, fut interrogé sur la raison pour laquelle le Front de libération nationale (FLN) déposait des bombes camouflées au fond de couffins dans les cafés ou dans les lieux publics. « Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins », rétorqua-t-il à ses tortionnaires, qui allaient l’assassiner froidement quelques jours plus tard. La disproportion des moyens entre une guérilla et une armée régulière entraîne une disproportion du nombre des victimes. Si le Hamas et ses alliés doivent être considérés comme des « terroristes » pour avoir tué trois civils pendant la guerre de Gaza de l’été 2014, comment faut-il qualifier l’Etat d’Israël, qui en a massacré, selon les estimations les plus basses — celles de l’armée israélienne elle-même —, entre huit cents et mille, dont plusieurs centaines d’enfants ?

Au-delà de son caractère flou et indécis, l’usage du concept de terrorisme tend à dépolitiser les analyses et par là-même à rendre impossible toute compréhension des problèmes soulevés. Nous luttons contre l’« empire du Mal », affirmait le président George W. Bush devant le Congrès américain le 24 septembre 2001, ajoutant : « Ils haïssent ce qu’ils voient dans cette assemblée, un gouvernement démocratiquement élu. Leurs dirigeants se désignent eux-mêmes. Ils haïssent nos libertés : notre liberté religieuse, notre liberté de parole, notre liberté de voter et de nous réunir, d’être en désaccord les uns avec les autres. » Pour affronter le terrorisme, il n’est donc pas nécessaire de modifier les politiques américaines de guerre dans la région, de mettre un terme au calvaire des Palestiniens ; la seule solution tient à l’élimination physique du « barbare ». Si les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, auteurs des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, sont mus fondamentalement par leur haine de la liberté d’expression, comme l’ont proclamé les principaux responsables politiques français, il est inutile de s’interroger sur les conséquences des politiques menées en Libye, au Mali et dans le Sahel. Le jour où l’Assemblée nationale rendait hommage aux victimes des attentats de janvier, elle votait d’un même élan la poursuite des opérations militaires françaises en Irak.

N’est-il pas temps de dresser le bilan de cette « guerre contre le terrorisme » en cours depuis 2001, du point de vue de ses objectifs affichés ? Selon le Global Terrorism Database de l’université du Maryland, Al-Qaida et ses filiales ont commis environ deux cents attentats par an entre 2007 et 2010. Ce nombre a augmenté de 300 % en 2013, avec six cents actes. Et nul doute que les chiffres de 2014 battront tous les records, avec la création du califat par M. Abou Bakr Al-Baghdadi (4). Qu’en est-il du nombre de terroristes ? Selon les estimations occidentales, vingt mille combattants étrangers ont rejoint l’OEI et les organisations extrémistes en Irak et en Syrie, dont trois mille quatre cents Européens. « Nick Rasmussen, le chef du Centre national de contre-terrorisme américain, a affirmé que le flot de combattants étrangers se rendant en Syrie dépasse de loin celui de ceux qui sont partis faire le djihad en Afghanistan, Pakistan, Irak, Yémen ou Somalie à un moment quelconque au cours de ces vingt dernières années (5). »

Ce bilan de la « guerre contre le terrorisme » serait bien fragmentaire s’il ne prenait en compte les désastres géopolitiques et humains. Depuis 2001, les Etats-Unis, parfois avec l’aide de leurs alliés, ont mené des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et, de manière indirecte, au Pakistan, au Yémen et en Somalie. Bilan : l’Etat libyen a disparu, l’Etat irakien sombre dans le confessionnalisme et la guerre civile, le pouvoir afghan vacille, les talibans n’ont jamais été aussi puissants au Pakistan. Mme Condoleezza Rice, ancienne secrétaire d’Etat américaine, évoquait un « chaos constructif » en 2005 pour justifier la politique de l’administration Bush dans la région, annonçant des lendemains qui chanteraient l’hymne de la démocratie. Dix ans plus tard, le chaos s’est étendu à tout ce que les Etats-Unis appellent le « Grand Moyen-Orient », du Pakistan au Sahel. Et les populations ont été les premières victimes de cette utopie dont on a du mal à mesurer ce qu’elle a de constructif.

Des dizaines de milliers de civils ont été victimes des « bombardements ciblés », des drones, des commandos spéciaux, des arrestations arbitraires, des tortures sous l’égide de conseillers de la Central Intelligence Agency (CIA). Rien n’a été épargné, ni fêtes de mariage, ni cérémonies de naissance, ni funérailles, réduites en cendres par des tirs américains « ciblés ». Le journaliste Tom Engelhardt a relevé huit noces bombardées en Afghanistan, en Irak et au Yémen entre 2001 et 2013 (6). Quand elles sont évoquées en Occident, ce qui est rare, ces victimes, contrairement à celles que fait le « terrorisme », n’ont jamais de visage, jamais d’identité ; elles sont anonymes, « collatérales ». Pourtant, chacune a une famille, des frères et des sœurs, des parents. Faut-il s’étonner que leur souvenir alimente une haine grandissante contre les Etats-Unis et l’Occident ? Peut-on envisager que l’ancien président Bush soit traîné devant la Cour pénale internationale pour avoir envahi et détruit l’Irak ? Ces crimes jamais poursuivis confortent le crédit des discours les plus extrémistes dans la région.

En désignant l’ennemi comme une « menace existentielle », en le réduisant à l’« islamo-fascisme » comme l’a fait le premier ministre Manuel Valls, en évoquant une troisième guerre mondiale contre un nouveau totalitarisme héritier du fascisme et du communisme, l’Occident accorde à Al-Qaida et à l’OEI une visibilité, une notoriété, une stature comparable à celle de l’URSS, voire de l’Allemagne nazie. Il accroît artificiellement leur prestige et l’attraction qu’ils exercent sur ceux qui souhaitent résister à l’ordre imposé par des armées étrangères.

Certains dirigeants américains ont parfois des éclairs de lucidité. En octobre 2014, le secrétaire d’Etat John Kerry, célébrant avec les musulmans américains la « fête du sacrifice », déclarait en évoquant ses voyages dans la région et ses discussions concernant l’OEI : « Tous les dirigeants ont mentionné spontanément la nécessité d’essayer d’aboutir à la paix entre Israël et les Palestiniens, parce que [l’absence de paix] favorisait le recrutement [de l’OEI], la colère et les manifestations de la rue auxquels ces dirigeants devaient répondre. Il faut comprendre cette connexion avec l’humiliation et la perte de dignité (7). »

Il y aurait donc un rapport entre « terrorisme » et Palestine ? Entre la destruction de l’Irak et la poussée de l’OEI ? Entre les assassinats « ciblés » et la haine contre l’Occident ? Entre l’attentat du Bardo à Tunis, le démantèlement de la Libye et la misère des régions abandonnées de la Tunisie dont on espère, sans trop y croire, qu’elle recevra enfin une aide économique substantielle qui ne sera pas conditionnée aux recettes habituelles du Fonds monétaire international (FMI), créatrices d’injustices et de révoltes ?

Infléchir les politiques occidentales

Ancien de la CIA, excellent spécialiste de l’islam, Graham Fuller vient de publier un livre, A World Without Islam Un monde sans islam ») (8), dont il résume lui-même la conclusion principale : « Même s’il n’y avait pas eu une religion appelée islam ou un prophète nommé Mohammed, l’état des relations entre l’Occident et le Proche-Orient aujourd’hui serait plus ou moins inchangé. Cela peut paraître contre-intuitif, mais met en lumière un point essentiel : il existe une douzaine de bonnes raisons en dehors de l’islam et de la religion pour lesquelles les relations entre l’Occident et le Proche-Orient sont mauvaises (…)  : les croisades (une aventure économique, sociale et géopolitique occidentale), l’impérialisme, le colonialisme, le contrôle occidental des ressources du Proche-Orient en énergie, la mise en place de dictatures pro-occidentales, les interventions politiques et militaires occidentales sans fin, les frontières redessinées, la création par l’Occident de l’Etat d’Israël, les invasions et les guerres américaines, les politiques américaines biaisées et persistantes à l’égard de la question palestinienne, etc. Rien de tout cela n’a de rapport avec l’islam. Il est vrai que les réactions de la région sont de plus en plus formulées en termes religieux et culturels, c’est-à-dire musulmans ou islamiques. Ce n’est pas surprenant. Dans chaque grand affrontement, on cherche à défendre sa cause dans les termes moraux les plus élevés. C’est ce qu’ont fait aussi bien les croisés chrétiens que le communisme avec sa “lutte pour le prolétariat international” (9). »

Même s’il faut s’inquiéter des discours de haine propagés par certains prêcheurs musulmans radicaux, la réforme de l’islam relève de la responsabilité des croyants. En revanche, l’inflexion des politiques occidentales qui, depuis des décennies, alimentent chaos et haines nous incombe. Et dédaignons les conseils de tous ces experts de la « guerre contre le terrorisme ». Le plus écouté à Washington depuis trente ans n’est autre que M. Netanyahou, le premier ministre israélien, dont le livre Terrorism : How the West Can Win (10) prétend expliquer comment on peut en finir avec le terrorisme ; il sert de bréviaire à tous les nouveaux croisés. Ses recettes ont alimenté la « guerre de civilisation » et plongé la région dans un chaos dont tout indique qu’elle aura du mal à sortir.

par Alain Gresh, avril 2015

(1) Cf. Jack Moore, « US omits Iran and Hezbollah from terror threat list », Newsweek,New York, 16 mars 2015.

(2) Uri Avnery, « Who are the terrorists ? », article paru dans Haolam Hazeh,9 mai 1979, et reproduit dans Journal of Palestine Studies, Beyrouth, automne 1979.

(3) Lire « Regards sud-africains sur la Palestine », Le Monde diplomatique, août 2009.

(4) Cf. Gray Matter, « Where terrorism research goes wrong », International New York Times, 6 mars 2015.

(5) Associated Press, 10 février 2015.

(6) Tom Engelhardt, « Washington’s wedding album from hell », TomDispatch, 20 décembre 2013.

(7) Joseph Klein, « Kerry blames Israel for ISIS recruitment », Frontpage Mag, 23 octobre 2014.

(8) Little Brown and Co, New York, 2010.

(9) Graham E. Fuller, « Yes, it is islamic extremism — But why ? », 22 février 2015.

(10) Farrar, Straus and Giroux, New York, 1986.