Le laïcisme, religion du siècle

Jean-jaures-foule

Le laïcisme, bien qu’il ne repose sur aucun Dieu, est tout de même issu d’une construction de type religieux

Selon la célèbre phrase attribuée à André Malraux, « le 21ème siècle sera religieux [certains disent mystique] ou ne sera pas ». Pourtant, si « Dieu est mort » comme le proclamait Nietzsche dès 1882 dans Le Gai savoir, il paraît compliqué d’imaginer un siècle religieux.

En effet, la tendance est plutôt à la sécularisation en Occident et parler de religion sans Dieu peut sembler contradictoire. Toutefois, il ne me semble pas déraisonnable d’affirmer que notre siècle est effectivement religieux mais d’un religieux particulier : un religieux sans Dieu.

Une religion sans Dieu est tout à fait possible

Si parler de religion sans Dieu peut sembler surprenant, il existe des constructions de types religieuses sans qu’un quelconque Dieu n’intervienne. L’exemple du marxisme est, à ce titre, significatif. Cette doctrine postule, effectivement, un sens de l’Histoire et l’avènement d’un monde égalitaire dans un horizon lointain. Bien que cette égalité future doive s’accomplir sur la Terre et non dans les cieux, on retrouve bien l’idée d’une orientation de l’Histoire et d’une force mystique qui ferait advenir cette orientation. En ce sens la dialectique hégélienne qui nourrit le marxisme participe pleinement de cette religion sans Dieu qu’est le marxisme.

Le laïcisme est moins une incroyance qu’une foi en l’incroyance

Comme le montre avec brio Emmanuel Todd dans Qui est Charlie ?, le recul du religieux en France se traduit forcément par l’apparition de nouvelles idéologies. En effet, à l’idéologie de la religion vient se substituer une idéologie plus terrestre que céleste. C’est ainsi qu’à l’idéal catholique d’égalité après la mort a succédé l’idéal d’égalité sur Terre qui a débouché sur la Révolution Française.

En ce sens, le laïcisme relève lui aussi d’une construction de type religieux. Souvent défendu par des personnes athées, il constitue bien souvent une foi en l’incroyance plutôt qu’une simple incroyance. Cette foi en l’incroyance se matérialise la plupart du temps par une forme d’intolérance vis-à-vis du fait religieux. C’est ainsi que le livre de Caroline Fourest, L’Eloge du blasphème, est pour moi un livre symbolique de cette nouvelle religion : loin d’énoncer simplement le droit au blasphème, l’essayiste nous fait presque l’injonction de blasphémer pour ne pas trahir la laïcité. Finalement, pour les membres de ce courant, la liberté d’expression c’est surtout d’être libre de penser comme eux et pas autrement. Il y aurait donc des fondamentalistes du laïcisme comme dans toute religion.

Le principal danger de cette nouvelle religion est sa volonté hégémoniste. Les laïcistes voudraient, en effet, nous faire croire que la laïcité c’est le laïcisme. On voit bien, ici, surgir l’analogie avec le prosélytisme des religions catholique ou islamique. Gardons-nous donc de confondre le laïcisme, qui prône l’exclusion de la religion de toutes les institutions publiques et la laïcité, qui est le principe de séparation de l’État et de la religion et donc l’impartialité ou la neutralité de l’État à l’égard des confessions religieuses.

Finalement, si les laïcistes parvenaient à remplacer la laïcité par le laïcisme, cela reviendrait aussi à exclure de toutes les institutions publiques leur doctrine, dont la structure est bel et bien religieuse.

par Newram
lundi 15 juin 2015

 

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Face à Latifa Ibn Ziaten, les larmes de Roselyne Bachelot

LatifaIbnZiaten-Bachelot

Les larmes de Roselyne Bachelot face à Latifa Ibn Ziaten font le tour de la Toile. La chroniqueuse du Grand 8 s’est adressée jeudi 18 juin en direct à la mère du militaire Imad, assassiné par Mohamed Merah en mars 2012.

Lors de son « message perso…» qu’elle conclut difficilement sous le coup de l’émotion, l’ancienne ministre a dressé le portrait d’une « grande dame » qui n’a pas hésité à décliner une invitation du secrétaire d’Etat américain John Kerry parce qu’il y a « plus important à faire », à savoir visiter la tombe de son fils inhumé au Maroc. Une séquence qui ne laisse pas indifférent le public, tout autant que Latifa Ibn Ziaten, émue de l’hommage qu’il lui a été rendu.

 

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 19 Juin 2015

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Mohammed et la naissance de l’islam

Ramadan

Le ramadan a débuté ce jeudi 18 juin. Ce mois de jeûne marque le début de la révélation du Coran au Prophète. L’occasion de rappeler qui était Mohammed et les circonstances qui ont mené à la naissance de la religion musulmane. (Par Jacqueline Chabbi, historienne arabisante et professeur honoraire des universités.)

De Mohammed, Prophète de l’islam, n’existe pas le moindre document d’époque. Il est très peu présent sous son nom dans le texte du Coran (3, 144 ; 33, 40 ; 47, 2 ; 48, 29 ; 61, 6). Par contre, on ne peut douter de sa généalogie tribale : celle des Hachémites de la tribu des Quraysh qui occupaient la cité de La Mecque au début du VIIe siècle. La pertinence historique de cette piste généalogique s’appuie sur les querelles de pouvoir qui ont déchiré l’islam pendant plus d’un siècle et demi. L’ascendance mecquoise des protagonistes ne fait aucun doute, puisque ces conflits se déroulent hors d’Arabie au vu et au su de tous. Parmi les rivaux qui s’affrontent figurent des descendants directs des deux petits-fils de Mohammed. Ceux de la branche collatérale des Abbasides accèdent au califat en 750 en écartant tous leurs rivaux. Tout le reste est à peu près problématique et doit être soumis à l’examen d’une critique rigoureuse des textes.

Quelle lecture ?

Pourtant à première vue, ce n’était pas ce à quoi on pouvait s’attendre étant donné l’abondance des sources musulmanes médiévales qui ont traité du Prophète de l’islam. Celles dites de la sîra, la « vie » du Prophète, sont les plus anciennes. Datant de la fin du VIIIe siècle et du début du suivant, elles délivrent une foule de faits et de détails sur la vie de Mohammed, de sa naissance à sa mort, ainsi que sur les circonstances de l’émergence de l’islam. Mais cette surabondance est trompeuse. Elle met sur le même plan les êtres surnaturels et les hommes, à commencer par Gabriel, le plus célèbre. Cette figure angélique est pourtant quasiment absente dans le Coran (2, 97-98 et 66, 4). C’est dire que la sîra relève de ce qu’on peut appeler une « histoire sacrée ». L’exégèse du texte coranique un peu plus tardive, comme celle de l’Iranien Tabarî (mort en 920), va évidemment dans le même sens. De ce que relate cette histoire bavarde et prolixe, il ne reste presque rien si on en revient au texte même du Coran, sinon le fait que Mohammed aurait été orphelin, yatîm (93, 6), et que ses jeunes années auraient été difficiles. Mais son Seigneur, Rabb, a pu « alléger son fardeau » et relever son crédit parmi les siens (94, 2- 4). C’est à peu près tout ce que l’on saura de personnel.

Le milieu d’origine

Il reste alors à trouver d’autres voies d’approche pour tenter de découvrir ce qu’a été l’émergence de l’islam en son temps. Un lieu, La Mecque en Arabie occidentale, située à mi-distance, tant du nord que du sud de la péninsule, soit plus d’un mois de marche au pas des caravanes. Notons d’emblée que la cité enserrée dans les hauts reliefs volcaniques qui bordent la mer Rouge se trouve à l’écart de la grande voie de communication qui remonte du Yémen. Au contraire, Médine se trouve sur le grand axe transarabique, l’ancienne Route de l’Encens. Cette grande oasis sera la cité d’exil de Mohammed à partir de 622 (date présumée) lorsqu’il sera banni par les siens (2, 191). Autre caratéristique à relever, La Mecque n’est pas une oasis. Elle doit trouver son approvisionnement à l’extérieur, notamment dans la montagne de Taëf à une soixantaine de kilomètres. La cité, déjà connue de Ptolémée au IIe siècle, naît de la découverte inopinée d’un point d’eau. L’actuel puits de Zemzem se trouve à la confluence surbaissée de plusieurs vallées sèches. De là vient sa sacralité, qui existait déjà dans le paganisme. La Ka’ba, contiguë au point d’eau, est porteuse en ses murs de pierres sacrées dont subsistent aujourd’hui la Pierre Noire à l’est et la Pierre Bienheureuse au sud. L’édifice faisait l’objet d’un culte bétylique qui se caractérisait par les tournées qui ont été conservées dans le pèlerinage musulman actuel.

L’inspiration mecquoise

Mohammed est donc un homme dans une tribu. Il va dire recevoir une inspiration divine pour avertir les siens d’un destin funeste s’ils ne réforment pas leur conduite – de moins en moins partageuse avec les faibles du groupe – et s’ils ne rendent pas un culte préférentiel au Seigneur divin qui protège la cité à la fois de la famine et des attaques de tribus hostiles (106, 3, 4). L’inspiré mecquois endosse alors un rôle qui pouvait être celui des devins locaux. Il se fait « l’avertisseur » de sa tribu (26, 214). C’est le statut qu’il garde tout au long de la période mecquoise portant aux siens la parole qu’il dit descendue sur lui, tanzîl, image qui reprend celle de la pluie tombant sur une terre desséchée pour la revivifier (15, 22). Récepteur de cette parole entendue, il a charge de la « transmettre fidèlement » aux siens. C’est le sens précis du mot arabe qur’ân qui s’étend ensuite à l’ensemble des paroles révélées pour donner le nom propre dont nous avons fait le Coran.
Envers et contre tous, Mohammed n’aura de cesse de remplir cette mission. Pourtant d’emblée, les Mecquois lui sont hostiles, le disant possédé par un djinn maléfique, madjnûn (52, 29). La réplique coranique va entraîner l’inspiré sur un terrain inattendu dans le monde tribal arabique qui était le sien, celui de l’appropriation d’une thématique allogène qui appartient au champ biblique.

On a beaucoup épilogué sur les emprunts du Coran au corpus biblique au point de ne voir parfois en lui qu’un sous-produit des corpus sacrés antérieurs. C’est oublier que tous les textes sacrés ont été emprunteurs, à commencer justement par la Bible. Les spécialistes des Antiquités du Proche et du Moyen Orient ont pu montrer tout ce qu’elle devait à la mythologie de Babylone ou à celle d’Ougarit. La thématique empruntée du Coran ne s’identifie pas d’abord en tant que telle. Elle s’introduit dans le discours pour soutenir l’argumentation contre les détracteurs qui sont menacés de la violence divine. C’est l’entrée en scène du Jugement de la tribu à la suite de l’écroulement de son monde. Des cataclysmes font voler les montagnes, qui sont le symbole même de la stabilité sur Terre, comme des flocons de laine. La courte sourate 101, l’une des premières à inaugurer cette thématique, est tout à fait caractéristique à cet égard. Les hommes dont les actions solidaires envers les faibles de la tribu ne sont pas assez nombreuses seront relégués dans un lieu de feu, séparés de leur groupe qui du coup va péricliter. Il ne s’agit pas d’un feu de flamme, comme on l’imaginera dans les exégèses postérieures, mais du feu solaire d’un désert brûlant où on souffre de la soif et où on mange comme les chameaux (88, 6 et 47, 12 – reprise médinoise).

Une coranisation des craintes

L’emprunt à l’eschatologie du châtiment est certes biblique, mais l’imagerie coranique qui se met en place est locale. On est dans un processus de coranisation qui met en scène les terreurs du sédentaire d’Arabie face à un retour forcé dans un désert terrifiant. Le Coran fait ainsi écho à la hantise locale de la dislocation des groupes de parenté. Il faut souligner en effet que la parole coranique s’adresse avant tout à des sédentaires (28, 59). Les nomades, a’râb, ne sont évoqués qu’en fin de période médinoise pour déplorer leur manque de fiabilité dans les alliances car, en grands pragmatiques, ils ne suivent que leur intérêt du moment (9, 120).

Le récit majeur de la période mecquoise est celui qui oppose la figure de Moïse à un Pharaon campé dans un rôle de tyran terrestre. Cherchant à s’égaler à Dieu, Pharaon est vaincu par la puissance insurpassable du divin (43, 51 et 40, 36). Mais rien n’y fait. La tribu mecquoise demeure sourde à tous les arguments que déploie le Coran pour la convaincre, qu’il s’agisse de donner à considérer les signes, ayât, de Dieu à travers sa Création, khalq, celle de l’homme et celle du monde créé (87, 2-5), ou encore qu’il s’agisse de donner à faire désirer les délices du paradis à travers la thématique (uniquement mecquoise) des houris (56, 22-23). Avant d’être banni de son clan par celui qui serait l’un de ses oncles – qui est maudit dans le Coran (111) – Mohammed est accusé de se faire dicter par un étranger à la tribu les récits saugrenus qu’il débite (16, 102-103).

La politique à Médine

La période médinoise va être d’une tout autre teneur. Délié de ses obligations de solidarité vis-à-vis des siens, Mohammed va pouvoir entrer dans l’action contre eux. Mais il ne faudrait pas se méprendre. Il ne s’agira pas de les anéantir, mais de les rallier. Les combats engagés – sous la forme traditionnelle des razzias tribales – ne le seront qu’à cette fin. Ils ne seront que le prélude à une négociation. À peine deux ans avant la mort en 632 de l’exilé, désormais reconnu comme prophète, elle aboutit à la prise de contrôle par Mohammed de sa ville d’origine. Sa mission première aura été remplie. La structure de pouvoir qui se met alors en place est celle d’une confédération tribale classique et non pas l’Ètat musulman primordial que l’on fantasme après coup. Il reste que l’installation de Mohammed à Médine va le confronter à une situation pour lui totalement inattendue, celle de sa rencontre avec les tribus juives locales avec leurs maîtres, ahbâr, et leurs rabbins, rabbâniyyûn (5, 63 ; 9, 34).  À La Mecque, la parole coranique ne s’était pas contentée d’emprunter une thématique d’origine biblique. Comme caution d’authenticité, elle en référait aussi aux  « Fils d’Israël ». Présentés comme les descendants du peuple de Moïse, ils étaient donnés comme confirmant, face à la tribu mecquoise dénégatrice, l’authenticité de la révélation reçue par Mohammed (26, 197 ; 10, 94).

Il va sans dire que cet israélisme mecquois se situe totalement dans l’imaginaire. La situation va évidemment être tout autre à Médine. Selon l’historiographie postérieure, cette grande oasis agricole aurait abrité cinq tribus. Trois d’entre elles auraient été juives. Installées sur place de longue date, elles étaient partie prenante dans les alliances qui géraient la coexistence entre les différents groupes tribaux. Le conflit va éclater immédiatement entre le nouveau venu et les représentants des juifs médinois. La situation était cette fois sans issue, car le problème idéologique ne pouvait se laisser résoudre par une proposition de compromis. Après des tentatives initiales de dialogue (29, 46 ; 16, 125), le Coran entre dans une polémique qui ne cesse de s’envenimer. Elle s’accompagne de malédictions et d’insultes. L’issue sera dramatique pour ces tribus. Deux d’entre elles seront bannies de la cité. Les hommes de la troisième tribu, qui aurait été la plus puissante, sont exécutés, les femmes et les enfants étant (selon l’historiographie) réduits en esclavage (33, 26). Mais cela se serait fait au nom d’une trahison tribale réelle ou présumée, donc pour un motif de pure politique tribale, et non du fait de l’opposition des juifs médinois au Coran, ce qui aurait été inconcevable à l’époque.

 

> Le Coran et la violence :

Il ne faut jamais oublier que le Coran a d’abord été un texte de paroles qui comportait des échanges violents, insultes et moqueries de part et d’autre. Certaines touchent Mohammed lui-même comme 108, 2, en période mecquoise et 63, 8, en pleine période médinoise. La thématique de la moquerie et de la raillerie est présente tout au long du Coran, qui répond sur le même ton. Mais à la parole ne répond que la parole. C’est Dieu lui-même qui se charge des adversaires de son prophète dans l’eschatologie du Jugement des actes. Ce ne sont en aucun cas des hommes qui s’y autorisent. Le verset 33 de la sourate 5 (« La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas ; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment »), récemment allégué tant par les djihadistes meurtriers que par le grand imam d’Al-Azhar, fait certes s’interroger par sa violence d’apparence d’autant plus qu’il succède au passage qui prohibe le meurtre. Si on prend la peine de remettre le passage en contexte, on s’aperçoit qu’il ne fait que reprendre mot pour mot le propos de Pharaon qui menace ses magiciens qui voudraient se rallier au dieu de Moïse (20, 71 et 7, 124). On est dans la surenchère du discours, pas dans le réel. En présence d’un texte sacré, il ne faut jamais confondre le discours et l’action.

 

> Le Coran et le christianisme :

La tradition historiographique musulmane voit des acteurs chrétiens partout : Mohammed, encore adolescent, rencontre, au sud de la Syrie, le moine Bahira qui le reconnaît comme un futur prophète ; c’est ensuite un prêtre nestorien qui authentifie à La Mecque son inspiration débutante. Le Coran ne laisse rien présumer de cela. Durant la période présumée mecquoise, l’histoire de Marie fait naître un garçon sans nom (19, 19). Jésus n’est alors nommé que dans un passage de la même sourate manifestement interpolé (19, 34). La période médinoise produit quelques récits de consonance chrétienne, par exemple une allusion probable à la Cène (5, 112). Jésus, désormais reconnu comme Fils de Marie, est nommé dans des suites de figures bibliques (4, 163 ; 6, 85 ; 33, 7) ; l’Évangile (au singulier) est dit venir à la suite de la Torah (5, 46) ; Mohammed est annoncé par Jésus sous le nom d’ahmad (61, 6). Mais, selon le Coran, être nazaréen (chrétien) ou judéen (juif), c’est la même chose (2, 135). On peut donc fortement douter qu’il y ait eu un quelconque contact direct avec un christianisme réel et organisé avant la période des conquêtes et la confrontation avec le monde byzantin.

Jacqueline Chabbi – publié le 18/06/2015

Pour en savoir plus : http://www.lemondedesreligions.fr/

 

Le fait religieux et l’entreprise

ReligionsEntreprise

Les médias mettent l’accent sur les religions dans l’entreprise et le phénomène connaît un certain développement. Nous pourrons, sur cet aspect, écouter des professionnels travaillant avec des entreprises, Maître Pierre-Luc Nicol, avocat spécialiste du fait religieux en entreprise et Marie Davienne – Kanni, consultante formatrice en diversité culturelle et religieuse.

On ne saurait cependant réduire le débat à cette seule dimension :
Les religions portent un regard sur l’homme et veillent à ce qu’on ne le réduise pas à un rôle de « salarié » ou de « collaborateur ». Et c’est bien dans cette direction que s’orientent nombre de dirigeants en mettant en avant l’appel à l’intelligence individuelle et collective.

Une table ronde a réuni ce Vendredi 12 juin 2015 sur ces thèmes divers responsables grenoblois de culte : Monseigneur de Kerimel, Evêque du Diocèse de Grenoble-Vienne, Sultan Nissim, rabbin et Mustapha Merchich, Imam

Les rencontres Ecobiz RH en partenariat avec les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens

CYCLE PAROLES DE LEADERS

De 12h à 14h
à la Chambre de commerce et d’industrie
1, place André-Malraux à Grenoble

 

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Comment l’Etat présente l’instance de dialogue avec l’islam

InstanceIslam

L’instance de dialogue avec l’islam tient sa réunion inaugurale lundi 15 juin au ministère de l’Intérieur. Loin de remplacer le Conseil français du culte musulman (CFCM) dont les membres statutaires sont intégrés de fait, cette structure, annoncée en février après les attentats de Paris, comptera en son sein quelque 150 personnes. Les participants à la réunion, ouverte par le Premier ministre Manuel Valls puis clôturée par son ministre de l’Intérieur chargé des Cultes Bernard Cazeneuve, ont tous reçu de la Place Beauvau une lettre signée du ministre que Saphirnews dévoile pour la première fois dans son intégralité. Seuls les sous-titres sont de notre fait.

« L’islam est aujourd’hui la deuxième religion de France par le nombre de ses pratiquants.Le Gouvernement souhaite entretenir avec les représentants du culte musulman un dialogue franc et régulier, à la mesure de la place qu’occupent nos compatriotes musulmans au sein de la communauté nationale, afin d’examiner de façon concertée les questions intéressant la pratique de ce culte, dans le respect du principe de laïcité.C’est pourquoi, à la demande du Président de la République, le Gouvernement a souhaité que soit établie une « instance de dialogue » avec les Français de confession musulmane, qui a vocation à se réunir une à deux fois par an.

L’instance ne fera pas disparaître le CFCM

Il ne s’agit pas de créer une organisation nouvelle des Français de confession musulmane, ni de constituer une enceinte de négociation devant déboucher sur des décisions immédiates, mais bien de réunir un Forum d’échanges régulier entre l’Etat et nos concitoyens musulmans, permettant à la fois de donner à ces derniers la possibilités d’exprimer leurs points de vue sur les questions relatives à l’exercice du culte et aux pouvoirs publics d’être éclairés sur leurs attentes et le cas échéant, sur des mesures qu’elles appellent.Les membres du Conseil français du culte musulman, ainsi que les présidents des Conseils régionaux du culte musulman, qui constituent des instances élues, ont naturellement vocation à faire partie de cette instance de dialogue. Participeront également aux travaux les représentants désignés par des fédérations de mosquées, des recteurs de mosquées reconnues pour leur rayonnement et leur investissement quotidien, ainsi que des représentants de la société civile au titre de l’autorité et de l’expertise que leur procurent leurs travaux théologiques, leur œuvre pastorale ou pédagogique, leur engagement associatif en faveur des œuvres de l’islam de France.

Quatre thèmes phares définis

C’est à ce titre que j’ai le plaisir de vous inviter, au nom du Gouvernement, à participer à la première réunion de l’instance de dialogue avec l’islam de France qui se tiendra le 15 juin 2015 (…) au ministère de l’Intérieur.La participation à l’instance de dialogue s’inscrit dans une démarche d’adhésion au principe de la laïcité, qui garantit la liberté de conscience et le libre exercice du culte dans le cadre de la neutralité religieuse de l’Etat, ainsi que de respect des lois et des valeurs de la République telles qu’elles sont notamment exprimées par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.A la suite des réunions préparatoires qui se sont tenues dans chaque département et des consultations qui ont eu lieu, quatre thèmes ont été retenus pour faire l’objet d’ateliers thématiques :

– La sécurité des lieux de culte et l’image de l’islam. Cet atelier permettra notamment d’échanger sur les moyens d’améliorer la prévention et la prévention des actes antimusulmans et, en particulier, dans le contexte de l’augmentation du nombre de faits antimusulmans depuis le début de l’année, sur les mesures prises et celles qui sont envisageables pour assurer la sécurité des lieux de culte. La question de la mise en valeur de la culture musulmane, notamment dans les médias, pourra également être abordée.

– La construction et la gestion des lieux de culte. Les consultations organisées dans les départements confirment qu’il s’agit d’un sujet de préoccupation important pour les Français de confession musulmane. La question du cadre juridique dans lequel s’inscrivent le financement des lieux de culte, le fonctionnement des associations gestionnaires et les relations qu’entretiennent celles-ci avec les pouvoirs publics pourrait ainsi être approfondie.

– La formation et le statut des aumôniers et des cadres religieux. Cet atelier permettra en particulier de s’interroger sur les compétences que doivent présenter les aumôniers dans les matières générales et profanes, et sur l’offre de formation qui doit, en conséquence, être proposée dans ces matières. Le statut des ministres du culte au regard du droit social pourra également être abordé.

– Les pratiques rituelles. Il s’agit d’identifier les difficultés que peuvent rencontrer les musulmans, et les solutions concrètes qui peuvent être apportées, pour leur assurer des possibilités effectives de pratiquer au quotidien leur religion dans le cadre des lois françaises, qu’il s’agisse des fêtes religieuses, du pèlerinage ou des pratiques funéraires.

Je vous remercie par avance de la contribution personnelle que vous voudrez bien apporter à cette première réunion. (…). »

Rédigé par La Rédaction | Dimanche 14 Juin 2015

Pour en savoir plus : http://www.saphirnews.com/

Bac en plein ramadan : plancher ou jeûner, faut-il choisir ?

Bac-Ramadan

Des lycéens passent le baccalauréat à Strasbourg le 17 juin 2013 (c) Afp
Le début du ramadan coïncide cette année avec les épreuves écrites du bac : un défi pour les candidats musulmans qui, selon la tradition, ne peuvent trouver dans les examens un motif valable pour s’abstenir de jeûner.

Les écrits du baccalauréat général et technologique s’étalent du 17 au 24 juin. Soit sur la première semaine du ramadan, qui commence autour du 18 juin, ce qui ne s’était pas produit depuis une trentaine d’années.

Cet alignement de calendriers n’est pas anodin en France, où vit la première communauté musulmane d’Europe, et alors que le ramadan est un rite massivement suivi, avec plus de 70% voire 80% de jeûneurs, selon les études.

Durant ce mois sacré, les musulmans sont invités à s’abstenir de boire, de manger et d’avoir des relations sexuelles, des premières lueurs de l’aube – dès que l’on peut « distinguer un fil blanc d’un fil noir », prescrit le Coran – jusqu’au coucher du soleil. Soit pendant 18 heures environ (de 3h50 jusqu’à presque 22h00) la semaine des examens, qui sonnera aussi le début de l’été, avec les jours les plus longs et un risque de températures élevées.

Le jeûne, quatrième pilier de l’islam, s’impose à tout musulman pubère. Des dispenses appelant des compensations – par un jeûne différé – sont prévues pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d’accoucher. Mais théoriquement ni pour les travailleurs ni pour les candidats à des examens…

« Passer un examen n’est pas considéré comme une raison valable d’abandon du jeûne », confirme à l’AFP Anouar Kbibech, prochain président du Conseil français du culte musulman (CFCM). « Il peut cependant y avoir des situations où la personne n’arrive pas à assumer le jeûne. A l’impossible nul n’est tenu », ajoute-t-il, comme en écho à un passage du Coran (« Dieu veut pour vous la facilité et non la difficulté »).

Anouar Kbibech se souvient d’avoir jeûné alors qu’il passait des oraux d’admission en écoles d’ingénieurs. « Les deux ou trois premiers jours c’est difficile, mais après le corps s’habitue. Et il peut même y avoir un moment, en début d’après-midi, où le corps se trouve dans un état d’euphorie ».

« Sur Twitter, les jeunes disent +on va morfler+ », relate Fateh Kimouche (Al-Kanz), blogueur à l’affût de ce qui se dit sur la Toile musulmane. « Ils appréhendent et c’est légitime, deux stress se cumulent », ajoute-t-il, sans exclure que des parents inquiets des performances de leurs enfants « fassent pression pour leur interdire de jeûner ».

Mais pour ce musulman orthodoxe, « le problème ce n’est pas le ramadan, c’est soi-même. C’est sûr que le jeûne est plus facile à supporter si on ne fait pas d’orgie le soir », lors du repas de l’iftar, glisse-t-il. « Beaucoup se sentent plus léger, se sentent mieux lors du ramadan », assure-t-il en vantant ses vertus d' »ascèse spirituelle » et de « thérapie corporelle ». Avec ou sans examen à passer.

Publié le 11-06-2015 à 10h23Mis à jour à 16h57

Pour en savoir plus : http://tempsreel.nouvelobs.com/

Comment faire communauté sans communautarisme à Montréal ?

Montréal
Comment gérer le fait religieux en entreprise ? De plus en plus de dirigeants font face à la question et y réfléchissent et vont chercher les bonnes pratiques à l’étranger.

C’est un fait, ces dernières années on assiste à une croissance notable des revendications religieuses dans le monde du travail. De l’aménagement d’un lieu de prière à l’absentéisme pour des jours religieux non fériés. Sujet croissant et souvent tabou en France mais que des entrepreneurs rhônalpins ont décidé d’aborder de front avec l’aide  de théologiens et de chercheurs de l’Université Catholique de Lyon.  Chaque année, ils effectuent un voyage à l’étranger pour voir comment d’autres pays appréhendent le fait religieux en entreprise. Après le Liban, la Turquie, la Tunisie et la Belgique, ils viennent de se rendre à Montréal au Québec pour observer comment ce pays du melting-pot aborde la question.

Participation de Michel Younès, Dominique Coatanéa, universitaires québecois de l’Université de Sherbrooke, Marie Davienne-Kanni

Philippe Lansac les a suivis sur place, c’est notre feuilleton de la semaine :

La religion au travail en période d’apprentissage

Prières, signes ostentatoires, absences pour des fêtes à caractère confessionnel : les manifestations et revendications religieuses augmentent au travail, selon une étude de l’agence d’intérim Randstad réalisée par l’Observatoire du fait religieux en entreprise (Ofre). «En 2015, le fait religieux se manifeste avec plus d’intensité que par le passé : près d’un quart [23%] des personnes interrogées déclare rencontrer régulièrement – de façon quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle – la question du fait religieux dans l’entreprise, alors qu’elles n’étaient que 12% en 2014», note le document (1).

Si certaines demandes ayant trait à la religion se règlent sans difficulté, les cadres interrogés par l’Observatoire font état d’une hausse de cas conflictuels, qui sont passés de 3% en 2014 à 6% en 2015. Un doublement dû, selon Lionel Honoré, président de l’Ofre, à une crispation des croyants après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris.

«Racisme». Pour les auteurs de l’étude, plusieurs facteurs alimentent les crispations, notamment la crainte, par les hiérarchies d’entreprise, d’être accusées «de racisme ou [de] discrimination» par les salariés pratiquants. Certains vont jusqu’à remettre en cause «la légitimité de l’entreprise et/ou du manager à contraindre la pratique religieuse». L’Ofre observe une forte progression de salariés (58%) qui définissent la laïcité comme «la défense de la liberté de culte», tout autant que «la neutralité de l’Etat vis-à-vis des religions».

Excepté les «cas conflictuels» qui restent marginaux, «la pratique ou les croyances religieuses ne sont pas un sujet tabou», souligne l’Ofre : 86% des personnes interrogées déclarent ainsi connaître la confession de leurs collègues, et 81% considèrent que la religion est un sujet de discussion qui a sa place dans la sphère professionnelle. En revanche, la pratique religieuse dans l’enceinte de l’entreprise est nettement moins acceptée, puisque 38% des salariés affirment qu’elle peut avoir «un effet négatif» sur les relations entre collègues.

Le contexte général reste toutefois «apaisé», insistent les chercheurs. Tant qu’elle n’empiète pas sur le bon fonctionnement de l’entreprise, la religion est globalement bien acceptée : 88% des cas religieux rencontrés n’entraînent «ni conflit ni blocage». Autre chiffre : 92% des sondés déclarent ne pas être dérangés de savoir que leur collègue est pratiquant.

L’étude distingue nettement deux types de faits religieux : le premier qui relève d’une demande personnelle recueille l’assentiment du panel interrogé, alors que le second, qui remet en cause l’entreprise et son organisation, est au contraire refusé. Ainsi, 75% des managers consultés trouvent admissible que leurs collègues qui le souhaitent prient pendant les temps de pause. Mais ils sont tout aussi nombreux (78%) à juger inacceptable que l’on refuse d’exécuter une tâche pour un motif religieux.

Aménagement. L’observatoire a cherché à savoir quels étaient les trois demandes à caractère religieux les plus fréquentes au sein de l’entreprise. Dans l’ordre, on note l’absence pour les jours de fête (19% des cas), le port de signes religieux (17%) et l’aménagement d’horaires (12%). Les trois sont très largement acceptées.

(1) Etude réalisée en ligne en février et mars. 1 296 réponses ont été prises en compte. 93% des personnes ayant répondu occupent des fonctions d’encadrement, dont 30% dans la gestion des ressources humaines.

Louis NADAU

Pour en savoir plus : http://www.liberation.fr

Pour 70% des patrons chrétiens, le fait religieux en entreprise est source de richesse

EDC
Les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens ont dévoilé, mercredi 8 avril 2015, leur deuxième baromètre de confiance dans les perspectives économiques. Si les membres sont optimistes pour 2015, ils attendent des réformes du gouvernement sur le cadre législatif et la libéralisation du temps de travail.

Les dirigeants chrétiens attendent des mesures du gouvernement pour relancer l’économie. Comme le révèle le deuxième baromètre* annuel de confiance dans les perspectives économique, réalisé par le mouvement des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) et dévoilé le mercredi 8 avril 2015, ils aspirent en effet majoritairement à une simplification du cadre législatif des entreprises (82%), une libéralisation du temps de travail (62%) et une sécurisation des entrepreneurs sur le plan fiscal et juridique (59%).

Des demandes qui renvoient à la vision qu’ils ont des évolutions à venir. Ils sont ainsi nombreux à penser que la situation économique ne va pas s’améliorer, qu’il s’agisse de leur secteur professionnel (66%), ou de la France (71%).

Un fort sentiment d’engagement

Pour stimuler leur développement à leur échelle, 8 dirigeants chrétiens sur 10 envisagent de concentrer leurs efforts sur la qualité du management et sur la formation professionnelle. Cette dernière est d’ailleurs considérée par 89% d’entre eux comme un point clé sur lequel les entrepreneurs doivent s’engager pour le développement économique du pays, juste derrière l’emploi des jeunes (95%), et devant celui des seniors (87%).

La quasi-totalité des répondants (99%) ont ainsi conscience de leur rôle dans le progrès de la société et 95% d’entre eux souhaiterait s’y impliquer davantage.

Confiants pour l’avenir

Toutefois, leur moral se révèle globalement au beau fixe. Trois dirigeants chrétiens sur cinq estiment que l’année 2014 a été bonne et que 2015 le sera également. L’indice de confiance grimpe de 4 points par rapport à l’année dernière et atteint 43% sur l’ensemble des répondants.

Des dirigeants favorables au fait religieux en entreprise

Interrogés sur la question du fait religieux en entreprise, les membres du mouvement EDC affirment majoritairement (73%) être rarement ou jamais confrontés au fait religieux dans leur entreprise. Seuls 8% d’entre eux considèrent ce sujet comme un problème dans leur entreprise, et 70% y voient même une source de richesse.

Maëlle Becuwe

Publié le

Pour en savoir plus : http://www.chefdentreprise.com

La religion de plus en plus présente dans le monde de l’entreprise

 

© Guy Andrieu, AFP | Un syndicaliste de la CGT prie sur le parking de PSA Peugeot, à Aulnay-sous-Bois, en 2011.

 

Selon une étude rendue publique mardi, près d’un quart des managers en France ont été confrontés à un « fait religieux » (prières, refus d’accomplir certaines tâches, demande de congés pour fêtes…) début 2015. Ils n’étaient que 12 % en 2014.

La religion prend de plus en plus de place dans les entreprises françaises : voici en substance la conclusion d’un rapport publié mardi 21 avril par l’Observatoire des faits religieux en entreprise (Ofre) et l’institut Randstad. L’enquête est basée sur un questionnaire en ligne rempli entre les mois de février et mars 2015 par 1 296 salariés, exerçant à 93 % des fonctions d’encadrement.

Dans les chiffres, seuls 12 % des mangers en entreprises étaient confrontés à des « faits religieux » en 2014, contre 23 % cette année. Concrètement, ces « faits religieux » s’apparentent le plus souvent à des demandes de congés pour fêtes religieuses (19 %, contre 18 % en 2014) ou à des ports ostentatoires de signes religieux : croix, kippa, foulards, turban (17 %, contre 10 % l’an dernier).

Peu de managers sont confrontés à faits plus graves comme des refus de travailler sous les ordres d’une femme (environ 4 %, un chiffre stable) ou au refus de travailler avec un collègue d’une religion différente (environ 2%, chiffre également inchangé).

Il n’y a donc pas d’explosion du fait religieux en France, précise Lionel Honoré, directeur de l’Ofre et co-auteur de l’étude. Selon lui, ce résultat s’explique plutôt par une « banalisation » du sujet religieux, les salariés hésitant moins à faire des demandes à leur hiérarchie en lien avec leurs croyances ou pratiques religieuses.

6 % des cas conflictuels

Seuls 6 % de ces faits se caractérisent comme « conflictuels », contre 3 % en 2014. Les raisons de ces tensions sont souvent liées à des menaces d’accusation de racisme ou de discrimination envers l’employeur. Il est important de souligner que, dans l’ensemble, 88 % des confrontations n’entraînent ni conflit, ni blocage.

Concernant la laïcité en entreprise, les réponses ont aussi évolué depuis l’année dernière. Trois sondés sur dix considèrent que la religion devrait se cantonner à la sphère privée contre 12 % en 2014. Et ils sont presque six sur dix à inclure la notion de « défense de liberté de culte » dans la définition de la laïcité, contre 12 % en 2014.

Si la quasi-totalité des personnes interrogées déclare ne pas être gênée par les pratiques religieuses de ses collaborateurs, ils sont 38 % à penser que ces dernières ont un impact négatif sur les relations entre collègues. Pour Lionel Honoré, « si quantitativement le fait religieux au travail n’augmente pas, qualitativement, il se complexifie ».

Un point positif à retenir : la religion n’est pas un sujet tabou entre collègues, 84 % connaissent la confession religieuse de leurs voisins de bureau et 75 % estiment qu’il est admissible de prier pendant les pauses – si cela n’affecte pas le travail.

Texte par FRANCE 24

Dernière modification : 21/04/2015